L'acide hyaluronique, produit de comblement injectable, ne pourra plus être utilisé pour augmenter le volume des seins

L' Afssaps a précisé lundi qu'une décision de police sanitaire du 26 août exclut en France l'indication d'"augmentation mammaire à visée esthétique" pour les produits injectables de comblement, "par mesure de précaution et malgré l'absence à ce jour de risque caractérisé".

Cette méthode était une alternative à la pose de prothèses mammaires.

Le gel d'acide hyaluronique injectable Macrolane est le seul produit concerné en France, l'utilisation de silicone liquide injectable ayant déjà été interdite en 2000, a précisé l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé lundi.

La décision est motivée par les résultats préliminaires d'une étude clinique autorisée en 2008 "qui ont mis en évidence des risques de perturbation des clichés d'imagerie et de difficultés de palpation des seins lors d'examens cliniques". Or, selon l'Afssaps, ces examens sont nécessaires au dépistage et au diagnostic du cancer du sein". Les risques de perturbation des clichés et examens sont susceptibles de se reproduire à chaque nouvelle injection. Ils ne sont en revanche pas rencontrés lors de l'implantation de prothèses mammaires, selon l'Afssaps.

"Aucun événement indésirable grave n'a été mis en évidence au cours de ces trois dernières années d'utilisation, en France comme en Europe", a tenu à préciser l'Afssaps. Environ 2.500 personnes l'ont utilisé en France pour une augmentation mammaire.

Ce gel est lentement résorbable et peut donc être éliminé par le corps. A contrario, la procédure implique des ré-interventions périodiques pour maintenir la durée d'effet du gel, de 18 mois à deux ans selon le fabricant. Cette décision "ne remet pas en question" toutefois les autres indications des produits injectables (visage, fesses, mollets, comblement des rides).

Les femmes ayant eu recours à une augmentation mammaire par injection de produit sont invitées, en cas de réalisation d'une mammographie, d'une échographie ou d'une IRM des seins, de mentionner l'injection au radiologue, en précisant la date.