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Il y a trop de pub dans les salles d'attente des médecins

C'est le constat dressé par l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, qui demande à la ministre de la Santé d'interdire les prospectus commerciaux dans les salles d'attente.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Plus de la moitié des dépliants disposés dans les salles d'attente des médecins généralistes sont en réalité de la publicité, selon l'UFC-Que Choisir. (MAXPPP)

Margarine, eau minérale, liquide vaisselle... Plus de la moitié des dépliants disposés dans les salles d'attente des médecins généralistes sont en réalité de la publicité, pointe l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, dans son magazine de janvier.

Selon la revue, 53% des documents présents dans les salles d'attente des médecins sont édités par des entreprises à but lucratif, principalement des laboratoires pharmaceutiques (20%) et des industries alimentaires (13%). Le reste est édité par des organismes publics (18%) et des associations, ou relève de la vie locale. Pour récolter ces informations, les bénévoles de l'UFC-Que Choisir se sont rendus dans 672 cabinets de médecins généralistes du 13 mai au 13 juillet 2013, et ont emporté avec eux 3 411 prospectus.

"Masqués derrière une apparente mission d'information"

Résultat : un quart des documents fait la promotion directe d'un produit ou d'un service, selon l'association. L'offre est variée : audioprothèses, margarines, eaux minérales, produits d'entretien, service d'aide à domicile, contact d'un sophrologue ou d'un conseiller conjugal. D'autres avancent masqués, notamment les laboratoires, qui n'ont pas le droit de faire de la pub sur les médicaments remboursables. Pour promouvoir son produit sans le dire, le fabricant d'un médicament contre l'énurésie édite ainsi une brochure informative sur le sujet et conclut par : "Des solutions existent, parlez-en à votre médecin".

L'association estime que "seuls 29% des documents commerciaux affichent ouvertement leur vocation publicitaire, quand 71% d'entre eux la masquent derrière une apparente mission d'information (par exemple sur le cholestérol pour une marque de margarine, ou sur la déficience auditive pour un distributeur d'audioprothèses)". "C'est pourtant au médecin qu'il incombe de veiller à la qualité des informations diffusées dans sa salle d'attente, note-t-elle. Certains semblent avoir résolu le problème en refusant tout : dans quatre cabinets sur dix, il n'y avait pas de brochures."

L'UFC-Que Choisir presse la ministre de la Santé, Marisol Touraine, d'interdire les prospectus commerciaux dans les salles d'attente des médecins, pour n'y maintenir que l'information des acteurs institutionnels.

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