: Vidéo Hôpital public cherche médecin intérimaire désespérément !
Être directeur d’un hôpital public en ce moment c’est un sacré casse-tête! Il faut trouver des medecins pour remplir les plannings : et c'est une mission très déclicate ! Notamment parce qu’aujourd’hui certains medecins interimaires refuseraient d’aller y travailler. L’hopital public fait-il face à un boycott ?
Aujourd’hui pour qu’un hôpital tourne, il a besoin de medecins remplaçants : des intérimaires, qui prennent les postes non occupés. A l’hôpital public de Dole, le directeur a des sueurs froides : il lui manque des anesthesistes et des urgentistes.
Emmanuel Luigi Directeur Hôpital de Dole nous montre les plannings de l'été :
“Vous voyez là les cases en rouge, c’est toutes les plages en juillet aout qui ne sont pas prises et ce qui est problématique ce sont les gardes pendant nuit”
Il nous explique qu'il ne sait pas comment il va réussir à combler les manques
“Pour l’instant on cherche" nous dit ce directeur d'hôpital, préoccupé.
Car il a plutôt interêt à les trouver ! Sinon, les conséquences seront immédiates. Pour les patients et pour les services d’urgence parfois obligés de fermer
Cyrille Pichot, anésthésiste rénaimateur nous décrypte la situation : "si nous n’avons pas d’anesthesiste reanimateur on est obligé de faire transférer tous les patients vers un autre hôpital"...
Pourquoi ce manque de medecins interimaires ? Tout simplement Parce que certains refusent de venir travailler dans ces conditions . Car depuis janvier, un decret encadre la rémunération de ces intérimaires.
Pour une garde de 24h, le salaire est dorénavant plafonné à 1404,05 euros brut. D’ici à 2020 il sera encore abaissé pour atteindre 1 170,04 euros brut.
Inacceptable pour cet anesthesiste interimaire.Avec ses collegues, elle a fondé un syndicat, pour faire entendre sa voix, le Syndicat national des médecins remplaçants
Christine Dautheribes est furieuse : "la baisse de la rémunération qui est énorme, de 30%, ne respecte absolument pas tout ce que nous mettons dans notre travail. On vit des situations de stress et de stress aiguë dans lesquelles on peut avoir moins d’1 minute pour réagir. C’est qu’en même un petit peu facile de nous insulter de mercenaires, de cancer, de de tout ce qu’on veut. Ce n'est pas vrai. On est des médecins !"
Son syndicat a fait cette liste que nous nous sommes procurés. Des dizaines d’hôpitaux publics qui appliquent la nouvelle rémunération. Les medecins intérimaires seraient invités à ne pas y travailler.
Un mouvement qui agace ce medecin devenu député. Dans son rapport sur l’interim à l’hôpital, il en estimait le coût en 2012 à 500 millions d’euros.
Olivier Veran nous reçoit à l'assemblée nationale : "Quand un medecin interimaire m’écrit en disant puisque c’est comme ça on boycotte on travaillera plus, je dis, trouvez un autre metier où vous gagnez 1400 euros pour 24h de boulot. Moi franchement j’ai assez peu d’empathie!"
Sauf que les hôpitaux publics ne peuvent pas se passer des interimaires.Dans celui de Cherbourg, le directeur sollicite des agences d’interim pour trouver des médecins. Certains refusent de venir. Entre le respect de la loi et l’obligation de soin, il a dû choisir.
Maxime Morin le directeur hôpital public de Cherbourg nous alerte : "A partir de juin nous n’arrivions plus à trouver des medecins pour les gardes, et les permanances de soin pour la maternité et la chirurgi, et donc nous n’étions plus en capacité de fonctionner la nuit... La seule solution qu’on a trouvée c’est de revenir sur les tarifs, les tarifs qu’on appliquait l’an dernier qui sont au-dessus des tarifs fixés par le decret....
Contacté, le ministère de la santé exclut de revenir sur le décret encadrant la rémunération des intérimaires. Il a saisi l’ordre des medecins contre les praticiens qui participeraient au boycott de certains hôpitaux publics.
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