RTT, salaires, formations... L'opération "job dating" d'un centre anti-cancer de Lyon pour recruter des soignants à Paris
Le salon Santexpo, qui se tient jusqu'à jeudi à Paris, regroupe 32 centre hospitaliers qui rivalisent d'imagination pour attirer des infirmiers et des aides soignants.
"On est un centre de lutte contre le cancer, on est basé à Lyon. Est-ce que vous connaissez ?" Elise Aguinet, responsable des ressources humaines du centre Léon Bérard, teste le job dating au salon Santexpo. La responsable RH cherche une denrée rare dans les allées du salon que tous les hôpitaux et les cliniques s'arrachent : les infirmiers. Pour cela, elle liste les points forts de l'institut de lutte contre le cancer lyonnais : beaucoup de RTT, des semaines travaillées du lundi au vendredi, des salaires qui évoluent et des formations financées par l'institut...
Pas de chance, elle fait chou blanc avec cet infirmier qui souhaite "donner un nouveau souffle" à sa carrière. "Je serais intéressé par la transition numérique, l'intelligence artificielle et la santé, explique-t-il. Prendre un peu de recul sur le soin en lui-même parce que j'ai fait 13 ans sur le terrain, en milieu hospitalier et en libéral..."
Des soignants qu'il faut réussir à garder
Les hôpitaux ont du mal à attirer les élèves qui sortent d'école, mais aussi à garder les infirmiers en exercice. Océane et Line travaillaient au CHU d'Amiens mais la charge de travail était trop difficile à tenir. "Quand on fait des grosses séries, c'est très compliqué à gérer au niveau de la fatigue, de sa vie personnelle, confie Océane, on a de gros risques d'erreurs au niveau des patients et on ne nous écoute pas forcément quand on dit qu'on est fatigué."
"Quand on demande une journée parce qu'on est revenu sur nos repos, on ne l'a pas forcément. On nous rappelle sur nos repos, sur nos vacances..."
Océane, infirmièreà franceinfo
"C'est un sacrifice au niveau de la vie privée, regrette Line. Il y a des impacts : des séparations, des divorces... C'est vraiment se priver pour donner à l'autre, c'est ce qu'on aime. Mais il y a un minimum aussi. On donne quand même beaucoup, on aimerait recevoir autant au final." Les deux amies ont quitté l'hôpital et espèrent monter leur propre cabinet d'infirmières libérales.
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