Quand un hôpital et une clinique ouvrent un service commun
Pendant des années, l'hôpital public Pierre Oudot et la clinique privée Saint-Vincent-de-Paul, deux établissements voisins à Bourgoin-Jallieu (Isère), se disputaient l’ouverture d’un service de néonatologie. "Le dossier était enlisé depuis vingt ans à cause d’un certain nombre de susceptibilités très fortes. Pour que cette unité voit le jour, les autorités sanitaires nous ont demandé explicitement de faire un dossier commun. Nous nous y sommes donc attelés", explique Serge Malacchina, directeur général du groupe hospitalier Pierre-Oudot.
La collaboration forcée a fini par porter ses fruits : les deux établissements voisins se sont entendus pour ouvrir un service de néonatologie commun, il y a un an. Les familles vivant à Bourgoin-Jallieu n’ont plus à parcourir des dizaines de kilomètres jusqu’à Vienne, Lyon ou encore Grenoble pour se rapprocher de leur nourrisson prématuré.
Les équipes soignantes font la navette par une passerelle qui relie les deux établissements. En dehors de ces trajets répétés, ce partenariat public-privé inédit n’est pas sans poser de problèmes : "Le plus contraignant c'est d’obtenir des accords de la part des deux directions. Déjà, quand on est une administration simple, ça n’est pas toujours facile d'obtenir ce qu'on demande, par exemple davantage de personnel de nuit. C’est d’autant plus compliqué que le public et le privé n’ont pas forcément les mêmes intérêts ni les mêmes modes de fonctionnement et de rémunération", confie Dr Céline Lorain, pédiatre responsable du service de néonatologie du Nord-Isère, Bourgoin-Jallieu (38).
Dans cette unité, l'équipe médicale est fixe. La moitié des soignants est embauchée par l'hôpital, l'autre par la clinique. Reste une question à trancher : où sera définitivement hébergé le service ? Pour l'instant, l'unité de néonatologie déménage chaque année. Une fois à la clinique, une autre à l'hôpital.
Un an après l'ouverture, ce service a accueilli près de 150 prématurés. L'hospitalisation des nourrissons est prise en charge pas l'Asssurance maladie, et la clinique s'est engagée à ne facturer aucun frais supplémentaire.
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