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"Qu'on nous donne les moyens de remotiver les troupes" : les personnels hospitaliers dans l'attente des annonces du Premier ministre

Édouard Philippe présente mercredi des mesures pour répondre au malaise des hôpitaux.

Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue - Édité par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'entrée de l'hôpital de La Pitié Salpêtrière à Paris, le 15 avril 2019. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

"On n'est pas assez payés comme on pourrait l'être ailleurs", affirme Sébastien, infirmier dans un service de chirurgie depuis six ans, à l'hôpital La Pitié-Salpêtrière à Paris. Une hausse des salaires, c'est l'une des revendications principales. Le Premier ministre Édouard Philippe doit justement présenter mercredi 20 novembre le plan renforcé pour l'hôpital, censé répondre au malaise des hôpitaux publics, huit mois après le début d'un mouvement social inédit.

"Je pense que je touche entre 24 000 et 28 000 euros à l'année. C'est banal ce que je dis, mais une fois que j'ai payé la crèche des enfants, le loyer, la bouffe, clairement aujourd'hui sur mon compte je n'ai plus de fric", poursuit Sébastien. Parmi les annonces attendues du chef du gouvernement, une revalorisation des salaires pour ces hospitaliers, pénalisés par le coût de la vie, notamment en région parisienne. "Là je suis à moins 50 euros. Quand je veux aller boire un verre avec un collègue, il faut que je réfléchisse. Qu'on nous donne les moyens de remotiver les troupes !"

C'est ça le problème, c'est que tout le monde n'en a plus rien à foutre, ou a l'impression que l'autre n'en a plus rien à foutre.

Sébastien, infirmier

à franceinfo

"La passion nous fait tenir", poursuit Sabine. La secrétaire hospitalière en blouse blanche a du faire des sacrifices : "Oui j'aimerais bien habiter Paris, mais malheureusement, financièrement ce n'est pas possible. Donc on a fait le choix de s'expatrier hors de Paris. Moi j'ai 3h40 de transport par jour aller-retour pour pouvoir venir travailler. Finalement on demande quoi ? Une revalorisation, une reconnaissance, avec une augmentation de salaire, de manière à ce que nous puissions tenir et faire notre travail."

Après 31 ans d'assistance publique, Sabine dit toucher 2 000 euros par mois, "en faisant entre 45 et 50 heures par semaine". Sophie, aide-soignante sourit : "Moi j'aimerais bien toucher 2 000 euros, mais c'est un peu moins, j'ai moins de 1 800 euros. C'est un peu dur quand même. La demande qui est faite, pour tout le personnel, c'est environ 300 euros par mois en plus."

Mélissa, psychologue multi-diplômée, gagne 2 500 euros par mois. Pour autant, quand elle a divorcé il y a deux ans, elle explique "avoir failli me retrouver à la rue, alors que je suis très investie dans mon institution et que je donne beaucoup de ma personne. Mais ce salaire ne permet pas de vivre aujourd'hui à Paris avec des enfants." Aujourd'hui, Mélissa réfléchit à changer de métier. "J'ai réalisé que la situation était vraiment catastrophique. Moi je donne des cours, en cumul d'emploi, pour pouvoir partir en vacances avec mes enfants."

Le reportage à l'hôpital La Pitié Salpêtrière de Sandrine Etoa-Andègue.

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