Psychiatrie : "J'ai toqué à la porte, mais j'ai dû déféquer dans une poubelle", témoigne une patiente
Le personnel hospitalier des services de psychiatrie est en grève mardi 22 janvier. Les soignants dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail : trop de patients par unité, des effectifs d'infirmiers et de médecins insuffisants...
Françoise Étienne est schizophrène. Elle a fait quatre séjours en psychiatrie. En 2007, à l'hôpital de La Roche-sur-Yon (Vendée), elle se retrouve à l'isolement dans une pièce fermée à clef pendant cinq jours.
"Est arrivé le moment où le besoin naturel d'aller aux toilettes s'est manifesté. Il n'y avait qu'un lavabo, pas de sanitaire, pas de douche dans la chambre. C'était juste un lit et un lavabo", se souvient-elle. "J'ai toqué à la porte et donné des coups de pied à la porte. C'est humiliant, mais j'ai dû déféquer dans une poubelle", confie-t-elle encore traumatisée.
"Manque de moyens"
Françoise Étienne sort de l'isolement, mais par manque de moyens, il n'y a pas de chambre individuelle et elle est accueillie dans un dortoir de cinq personnes. "C'est vrai qu'on est un peu trop mélangé. Il y a des personnes qui ont des maladies mentales et d'autres qui souffrent d'addictions".
Elle y retourne en 2017, mais l'hôpital est rénové et son séjour se passe bien. Pour elle, le problème ne vient pas du personnel hospitalier. "C'est vraiment un manque de moyens humains et de temps à nous consacrer, mais pas de la malveillance à mon sens".
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