Pénurie de soignants : le gouvernement lance une campagne de recrutement et veut développer l'apprentissage
Le gouvernement lance lundi 21 mars une campagne de recrutement dans les métiers de la santé. Depuis le début de la crise sanitaire dûe au Covid-19, de nombreux soignants ont jeté l'éponge.
Selon le Conseil scientifique, 20% des lits en France sont fermés dans l'Hexagone faute de soignants pour s'en occuper. Les hôpitaux publics sont touchés en premier lieu, mais pas seulement : les structures d'aide à domicile aussi font face à cette pénurie au moment de recruter infirmiers et aide-soignants.
Le ministère de la Santé souhaite donc s'adresser aux jeunes à l'heure des choix des formations post-bac. Le gouvernement lance donc à partir de ce lundi 21 mars une campagne de recrutement dans les métiers de la santé. Plusieurs clips vidéo d'une vingtaine de secondes vont être diffusés à partir de lundi sur les réseaux sociaux, pour les convaincre de s'engager sur cette voie.
L'enjeu est de taille, car la pénurie est une réalité. Frédérique Bérard, directrice nationale des services de soins infirmiers du groupe Avec, qui fait de l'aide à domicile, peut en témoigner. En ce moment, elle essaye de recruter une trentaine d'infirmiers et 400 aides-soignants : "On est tout le temps en train de rechercher. L'aide à domicile, le soin à domicile, n'est pas assez connu. Nous n'avons plus de candidatures."
"Cela s'est accentué ces derniers mois, on a de plus en plus de problèmes de recrutement. Le métier n'est plus attractif."
Frédérique Bérard, groupe Avecà franceinfo
En cause : les horaires décalés, la pénibilité, le manque de reconnaissance et les salaires peu attractifs. 1 500 euros brut pour un aide-soignant, 2 100 pour un infirmier. Pour attirer les jeunes diplômés, le groupe Avec propose une prime à l'embauche de 500 euros.
Cette campagne de publicité s'adresse aussi, dans une vidéo, à ceux qui cherchent à changer de voie professionnel ou à se reconvertir dans le domaine de la santé.
Développer l'apprentissage
À l'hôpital, la pénurie de personnel est un vrai problème. Au CHU de Tours par exemple, pour inciter les étudiants à postuler à la fin de leur diplôme, Samuel Rouget, directeur des ressources humaines, mise sur l'apprentissage. "C'est quelque chose qu'on est en train de développer. On a créé notre propre centre de formation par apprentissage, confirme-t-il. Cela permet d'avoir des gens qui sont en alternance chez nous, et qui pour la plupart choisissent à la fin de rester au CHU, avec une prise de poste facilitée."
Le ministère de la Santé veut lui aussi développer l'apprentissage : Olivier Véran annonce 10 000 alternants dans les métiers du soin à la prochaine rentrée scolaire, contre 4 000 aujourd'hui.
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