Les médecins étrangers manifestent pour une meilleure reconnaissance
Ouadheh est radiothérapeute dans un hôpital de la Seine-Saint-Denis depuis sept ans. Il a obtenu son diplôme en Algérie. Pour la France, il n'est donc pas médecin, mais "praticien attaché". La charge de travail est la même, mais pas le salaire. "Mes collègues qui font le même travail, avec le même nombre d'années d'expérience, gagnent 6.000 euros. Moi, je suis à la moitié de leur salaire, à 2.800 euros net. En 2017 en France, ça ne se conçoit pas qu'on fasse le même travail, avec autant d'années d'expérience, mais qu'on gagne moitié moins que son collègue, juste parce que son diplôme n'a pas la nationalité du pays dans lequel on vit".
Les médecins étrangers indispensables à l'hôpital public
Les praticiens attachés seraient 2.500 dans les hôpitaux publics français. Ils sont souvent recrutés dans les déserts médicaux et dans les services délaissés par leurs confrères français ou européens : gériatrie, réanimation ou psychiatrie.
Au cœur de leurs revendications : une meilleure reconnaissance selon Karim Ghezali du Syndicat national des praticiens à diplômes hors Union européenne (SNPADHUE). "On a le sentiment que l'on est utilisés, recrutés dans des zones où il n'y a personne, et quand on trouve d'autres solutions, on nous met au placard sans se soucier de notre devenir et sans prendre en compte le service rendu au système de santé français. On nous considère comme des praticiens jetables".
Les praticiens attachés voués à disparaître ?
Les médecins étrangers sont baladés de service en service, et aujourd'hui, ils sont même menacés de disparition. Au 1er janvier 2019, les praticiens à diplômes hors Union européenne (PADHUE) n'auront plus le droit d'exercer. Ils devront passer un concours spécifique, avec très peu de postes à la clé. C'est un passage obligé pour être inscrit au Conseil de l'Ordre des Médecins.
Depuis août 2010, il n'est normalement plus possible de recruter des PADHUE. Mais pour éviter au système de s'effondrer, des dérogations sont accordées d'année en année, par les gouvernements successifs.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.