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Le ministère de la Santé demande aux hôpitaux d'effacer les fresques à caractère pornographique dans les salles de garde

Les fresques à caractère sexiste et pornographique vont disparaître des hôpitaux suite à une décision du ministère de la Santé. Pour la présidente d'un syndicat d'internes, le ministère ne va pas assez loin face au sexisme présent dans l'institution hospitalière.
Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une fresque d'une salle de garde à l'hôpital Sainte-Anne, à Paris, en 2007. (JOEL SAGET / AFP)

Le ministère de la Santé ne veut plus voir de fresques à caractère pornographique et sexiste dans les hôpitaux. Ces dessins décorent des salles de vie réservées aux internes en médecins, mais aussi des réfectoires ou des salles de garde. Ces peintures mettent, souvent, des médecins, piliers des hôpitaux, dans des scènes de sexe collectif. 

Ces fresques ont été régulièrement mises en cause ces dernières années par des associations féministes, déplorant cet "humour" carabin où les femmes sont souvent représentées dans des positions dégradantes. La présidente de l'Intersyndicale nationale des internes (ISNI), Olivia Fraigneau, comprend cette volonté du gouvernement d'effacer ces dessins : "Cela ne correspond plus à ce qu'un certain nombre d'internes veulent voir. C'est pour cela que ces dernières années, on a vu tout un tas de nouvelles fresques voir le jour."

Garder une trace de cette tradition grivoise

Mais pour défendre les femmes dans l'institution hospitalière, Olivia Fraigneau attendait d'autres mesures. Aujourd'hui, la présidente de l'ISNI rappelle qu'"une femme sur deux a été victime de sexisme à l'hôpital, 10% des femmes ont été harcelées sexuellement et 5% ont été agressées sexuellement par un supérieur." "C'est plutôt ça qui me choque, soupire-t-elle. La fresque qui tourne en ridicule le grand ponte de l'hôpital parce qu'il a un rapport sexuel, ça me choque un peu moins."

Si le gouvernement souhaite repeindre les murs des hôpitaux, Olivia Fraigneau espère que les financements ne vont pas s'arrêter à ces peintures. "Quitte à refaire la peinture, on peut peut-être prolonger à l'entièreté des internats. Aujourd'hui, les internes sont logés dans des conditions catastrophiques. Des logements ont des portes qui ne ferment pas, parfois le chauffage ne fonctionne pas. On a aussi des fenêtres qui sont cassées par endroit."

La présidente de ce syndicat d'internes souhaite que les fresques en cause soient démontées ou au moins prises en photo pour figurer dans des musées hospitaliers ou musées de la médecine, afin de témoigner, garder une trace de cette tradition grivoise carabine.

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