Cet article date de plus de quatre ans.

Justice : un acharnement thérapeutique à Grenoble ?

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min - vidéo : 4min
Justice : un acharnement thérapeutique à Grenoble ?
Justice : un acharnement thérapeutique à Grenoble ? Justice : un acharnement thérapeutique à Grenoble ? (France 3)
Article rédigé par France 3
France Télévisions

Fallait-il réanimer Jack, un bébé mort-né, en 2001 ? Aujourd'hui âgé de 18 ans, Jack est lourdement handicapé. France 3 l'a rencontré, lui et sa mère. Celle-ci a découvert il y a quelques mois seulement que son fils avait été ressuscité à la naissance.

Jack est mort-né le 21 mars 2001 à 17h28. Après 17 minutes d'effort, les médecins le ramènent à la vie. Il est ressuscité. Il a aujourd'hui 18 ans et souffre de lourds handicaps. Un retard mental important, une surdité et des troubles de l'équilibre qui l'empêchent de se déplacer normalement. Sa maman, Carrie-Jean Walker, se souvient de ce jour de printemps. Après une grossesse sans complication, elle est admise à la clinique Belledonne de Grenoble (Isère) pour accoucher par césarienne. Mais tout ne se déroule pas comme prévu. Le diagnostic tombe : Jack sera handicapé à vie. Carrie-Jean Walker élève son fils seule. Pour communiquer, ils ont créé leur propre langue des signes et une véritable complicité est née. Mais au fil du temps, le handicap de Jack s'aggrave et la charge devient trop lourde à porter pour sa mère. Elle attaque alors son gynécologue en justice, qui n'aurait pas décelé le handicap pendant la grossesse.

Des manœuvres de ressuscitation dénoncées

Une expertise judiciaire est ordonnée et la responsabilité du médecin est écartée. Le handicap est apparu après l'accouchement. Jack était mort-né et les médecins l'avaient ramené à la vie. Sa mère ne l'a jamais su. Avec son nouvel avocat, Carrie-Jean Walker poursuit en justice le pédiatre et le médecin-réanimateur de la clinique. Elle dénonce un acharnement thérapeutique et des manœuvres de ressuscitation déjà évoquées dans la première expertise. Un cas inédit qui pourrait redéfinir les limites d'intervention des médecins. Selon l'avocat du médecin-réanimateur, il était impossible de savoir lors de l'accouchement que Jack était mort-né, l'urgence de la situation justifiant le choix de la réanimation. La décision du tribunal de grande instance de Grenoble attendra. Une expertise judiciaire doit d'abord déterminer si oui ou non, il y a eu un acharnement thérapeutique sur le corps de Jack, né mort et ressuscité le 21 mars 2001.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.