Hôpitaux parisiens : le recours aux intérimaires a bondi de 26% sur le premier trimestre 2024 par rapport à 2023

La direction de l’AP-HP a ainsi eu massivement recours à l’intérim pour ne pas fermer certains services, selon les informations de France Inter.
Article rédigé par franceinfo
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Dans un hôpital le 8 avril 2024. Photo d'illustration (LUC NOBOUT / MAXPPP)

Le recours aux intérimaires dans les hôpitaux publics parisiens de l'AP-HP a bondi de 26% sur le premier trimestre 2024 par rapport à la même période de 2023, selon les informations de France Inter jeudi 2 mai. 

La direction de l’AP-HP a ainsi eu massivement recours à l’intérim pour ne pas fermer certains services. Sur les 38 hôpitaux d'Île-de-France, ce sont surtout les infirmiers qui manquent à l’appel, selon les documents consultés par France Inter. Dans certains établissements, l’intérim a explosé, comme par exemple à l’hôpital Beaujon, à Clichy (Hauts-de-Seine), où le recours à l'intérim est en hausse de 145% au premier trimestre 2024, par rapport à 2023.

La direction des hôpitaux parisiens explique à France Inter que cette augmentation du recours à l’intérim est "conjoncturelle". Elle assure que cette tendance "doit s’inverser à partir du mois de mai dans l’objectif de réduire au global les dépenses d’intérim". Ce recours aux intérimaires coûte très cher à l’AP-HP, plusieurs dizaines de millions d’euros en plus des budgets déjà prévus. 

D'autres régions concernées

Ce recours massif à l'intérim ne se limite pas à l'Île-de-France. D'autres hôpitaux publics en France sont également concernés, surtout par le manque de médecins. Malgré le plafonnement de la rémunération de l’intérim médical en France prévu par la loi Rist, en application depuis avril 2023, les dépassements et dérogations se multiplient. La loi prévoit qu'un médecin intérimaire ne peut pas être payé plus de 1 390 euros brut pour assurer une garde de 24 heures. 

Mais selon l’urgentiste Eric Réboli, président du syndicat des médecins remplaçants hospitaliers (SNMRH), "ça ne fonctionne toujours pas". "Les ARS (Agences régionales de santé), avec le soutien des directeurs d’hôpitaux, ont dépassé largement ces plafonds", assure le médecin à France Inter. 

"Depuis un an, il y a des dérogations tous les jours pour sauver les hôpitaux et les services."

Éric Réboli, président du syndicat des médecins remplaçants hospitaliers

à France Inter

Selon les offres d'intérim consultées par France Inter, les hôpitaux d'Orléans et Nevers, par exemple, proposent une garde aux urgences le dimanche payée 2 500 euros brut. L'hôpital de Bourges propose de son côté 2 600 euros brut. Et c’est l’Agence régionale de santé qui valide ces dérogations qui sont deux fois au-dessus du tarif légal.

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