Hôpital : les services psychiatriques dénoncent leurs conditions de travail
Un rassemblement a eu lieu jeudi 15 novembre au matin à Rouen (Seine-Maritime) pour dénoncer le manque de moyens dans ce secteur hospitalier. Suppressions de lits, manque d'effectifs ou encore lacunes dans le suivi des patients... Les revendications sont nombreuses.
Jeudi 15 novembre à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime), des employés ont protesté pour dénoncer l'état d'urgence de la psychiatrie en France et la forte dégradation de leurs conditions de travail, qui entraîne plus de souffrances aussi pour les malades. Ils réclament ainsi des embauches et plus de moyens. "Il faut que les patients puissent continuer à être accueillis dans les hôpitaux de façon à ce qu'on ne les retrouvent pas dans la rue", explique Roger Florent, secrétaire CGT à l'établissement public de santé mentale de Caen (Calvados).
40% de psychiatres en moins
En juin dernier, à Rouen, sept soignants ont fait une grève de la faim pendant deux semaines. Depuis, des postes ont été créés, mais l'hôpital peine à recruter. Depuis plusieurs mois, partout en France, la psychiatrie s'enfonce dans la crise. À Amiens (Somme), le personnel est en grève depuis cinq mois et campe en se relayant devant les locaux de l'hôpital. Il réclame 60 créations de postes d'infirmiers et d'aides-soignants. Selon l'Agence régionale de santé, il manque également des médecins car 70% des postes de psychiatres seront vacants début 2019. L'annonce, dans le plan santé, d'un fonds d'innovation en psychiatrie de 10 millions d'euros ne suffit pas à rassurer les soignants. En France, depuis 2010, 300 000 patients supplémentaires sont suivis en psychiatrie alors que le nombre de médecins s'effondre : il y a 40% de psychiatres en moins en quarante ans.
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