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Reportage L'AP-HP ouvre des centres médico-sociaux pour accueillir les personnes sans-abri après leurs soins

Que faire des personnes précaires et sans-abri à leur sortie de l'hôpital, une fois soignées, pour ne pas qu'elles se retrouvent brutalement à la rue ? Depuis la fin 2022, l'AP-HP met certains de ses locaux à disposition des associations pour assurer des hébergements temporaires. franceinfo a visité l'un d'entre eux.
Article rédigé par franceinfo - Théo Metton-Régimbeau
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un homme, ancien sans-abri, hébergé à l'hôpital de Maison-Blanche, à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) en août 2006. Photo d'illustration (JOEL SAGET / AFP)

"Suivez le guide", lance Patrice, 59 ans, à la directrice de l'agence régionale de santé d'Île-de-France. "Bienvenue dans la chambre 113-114, vous allez voir, tout le confort y est !" Depuis une quinzaine de jours, comme treize autres personnes, cet ancien contremaître dans le nettoyage industriel est accueilli dans le centre médico-social de l'hôpital Émile-Roux, à Limeil-Brévannes, dans le Val-de-Marne.

Des centres comme celui-ci, l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris en a ouvert plusieurs depuis la fin d'année. L'AP-HP cherchait à répondre à une question : que faire des personnes sans-abri et des personnes précaires à leur sortie de l'hôpital, une fois soignées, pour ne pas qu'elles se retrouvent brutalement à la rue ? L'institution décide alors de mettre à disposition une partie de ses locaux, en partenariat avec des associations. À l'hôpital Émile-Roux, le bâtiment se trouve au fond du jardin, dans l'ancien service d'addictologie, qui a été déplacé. C'est la Croix-Rouge qui a été choisie pour gérer le centre.

"J'ai fini mes soins. Malheureusement, je me suis retrouvé un petit peu à la rue, raconte Patrice, hospitalisé pendant quatre mois en médecine interne à l'hôpital Bichat à Paris. À la dernière minute des places se sont libérées."

"Ce centre nous permet de rester au chaud, d'avoir des repas, d'être soignés, d'être pris en charge et voilà. On n'a pas à se plaindre."

Patrice, 59 ans

à franceinfo

 

Sa chambre ne ressemble pas à celle d'un hôpital et c'est tout l'avantage de ce centre. "En regardant les lits et en voyant les meubles et tout ça, on se croirait plutôt plus dans un appartement que dans un hôpital", souligne d'ailleurs le quinquagénaire.

Un sas pour les patients, une façon de libérer des lits pour les hôpitaux

Cet accueil est nécessaire pour ces personnes fragiles, comme un sas, mais il est aussi essentiel pour les hôpitaux qui les ont accueillies, parfois pendant plusieurs mois. C'est ce qu'explique Nicolas Revel, le directeur général de l'AP-HP : "nous avons une forte pression qui s'exerce sur nos services de médecine dans nos hôpitaux. L'idée, c'est de pouvoir justement libérer des lits qui sont aujourd'hui occupés par des patients qui ont eu besoin de soins très importants mais n'en n'ont plus besoin aujourd'hui, dans un moment où nous avons, dans nos services d'urgence, des patients qui arrivent et qui, eux, ont besoin d'une hospitalisation."

Dans ces centres médico-sociaux, les résidents peuvent bénéficier de soins légers, mais ils ne nécessitent plus une présence médicale permanente, à la différence de l'hôpital, détaille l'infirmière de la Croix-Rouge : "On a plus de temps pour le relationnel. C'est plus convivial avec les patients. Ils sont libres d'aller et venir dans le bâtiment, de sortir." Cela permet aussi aux professionnels de mettre en place des activités. "Cela peut être des ateliers thérapeutiques, des éducations. Pourquoi pas faire des jeux aussi ? C'est une vie complètement hors de l'hôpital, liste l'infirmière. À l'hôpital, on ne fait pas ce genre de choses."

Les résidents bénéficient également d'un accompagnement social pour se réinsérer dans la société dès la sortie. Au total, ce sont 180 places qui seront créées dans les semaines à venir en Île-de-France. Ces centres devraient rester ouverts jusqu'à la fin du mois de juin.

L'APHP ouvre des centres médico-sociaux pour accueillir les personnes sans-abri après leurs soins - Reportage de Théo Metton-Régimbeau

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