"On a notre vie ici, au bout de deux ans" : les médecins étrangers menacés d'expulsion manifestent à nouveau
Ils attendaient des évolutions, après les annonces du président de la République et du Premier ministre en janvier. Ils se disaient alors favorables à la régularisation des Padhues, ces médecins diplômés dans un pays hors Union européenne, mais qui exercent leur métier en France. Des oncologues, des généralistes ou encore des urgentistes, souvent en poste dans un hôpital, mais avec des contrats éphémères.
Depuis plusieurs mois, ils dénoncent leur situation précaire et surtout le fait de ne pas être régularisés, malgré leur travail. Puisque rien ne bouge depuis un mois, les syndicats ont décidé de manifester jeudi 15 février à Paris, devant le ministère de la Santé, pour faire bouger les choses.
Le même travail que les médecins français
Parmi la cinquantaine de manifestants, Zeineb, diplomée d'oncologie à Casablanca, au Maroc, explique sa situation : "Je travaille en France depuis septembre 2021. J'assurais des consultations de nouveaux cas et des consultations de suivi. Toute la charge d'un médecin." Son contrat s'est terminé en janvier, après un concours, pour des raisons de quota. "Pour une affaire de 0,5 point, on est recalé du concours alors qu'on a bien dépassé la moyenne", explique-t-elle.
Depuis qu'elle a reçu ces résultats, la jeune femme est donc sans emploi et risque de devoir quitter le territoire. "On a notre vie ici, au bout de deux ans. Et après ces années-là, on nous dit 'au revoir, vous pouvez partir'."
"Tous les hôpitaux de France manquent de praticiens, et on se prive de praticiens formés et compétents."
Paul Robell, médecin urgentiste à Vannesà franceinfo
Le gouvernement a déjà fait des annonces mais Laurent Laporte, secrétaire général de l'Union fédérale des Médecins, ingénieurs, cadres et techniciens, attend des actes. "Il faut absolument qu'ils continuent, qu'ils prennent leur courage à deux mains. Derrière, c'est un enjeu d'intérêt public. Nous, on veut soigner des gens, et là, on ne peut pas." Une délégation a été reçue jeudi après midi au ministère de la Santé.
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