Crise de l'hôpital public : des associations de patients et des collectifs de soignants attaquent l'État pour "carence fautive"
Trois associations et deux collectifs de soignants exhortent l'Etat à agir face à la situation dégradée de l'hôpital public. "On en arrive à soigner dans l'urgence et donc à soigner mal", alerte l'association "Maladie foie enfants".
"La situation est grave à l'hôpital, nous sommes aujourd'hui obligés de contraindre l'État à nous entendre en passant par une procédure judiciaire", affirme Laure Dorey, déléguée générale de l'association "Maladies foie enfants", jeudi 3 novembre sur France Culture. Son association, deux autres associations de patients, et trois collectifs de soignants ont attaqué l'État français, mercredi 2 novembre, pour "carence fautive", révèle France Culture. Il s'agit d'un recours contentieux auprès du tribunal administratif de Paris.
"Nous entendons envoyer un message fort à l'Etat, lui dire que la situation hospitalière est absolument catastrophique", alerte Laure Dorey, pour qui "les patients ne peuvent plus être correctement pris en charge à l'hôpital". "On en arrive à soigner dans l'urgence et donc à soigner mal", poursuit-elle.
Des pertes de chances "réelles" pour les patients
La déléguée générale de l'association "Maladies foie enfants" déplore des "pertes de chance réelles" pour les patients dont certains "n'arrivent plus à être pris en charge". "On a des patients atteints de maladies chroniques qui n'ont plus de suivi, qui ont des complications graves, parfois fatales, et qu'il faut prendre en charge", ajoute-t-elle.
Laure Dorey exhorte l'État à agir et met en garde : "Sans action, sans mesure prise rapidement, l'hôpital ne pourra pas tenir". "Il faut absolument que l'État comprenne que soigner la population c'est un des devoirs de l'Etat", conclut-elle.
Des carences qui "perdurent"
Dans un communiqué publié ce jeudi matin, les six associations de défense de l'hôpital public dénoncent l'absence de réponse du gouvernement à la requête préalable qu'elles avaient déjà déposée en juillet dernier "pour enjoindre l'État à endosser ses responsabilités". Elles pointent du doigt les "carences qui perdurent", concernant notamment les droits des patients et des soignants qui "ne sont plus assurés", et réclament que ces carences soient reconnues. Le collectif exige "en urgence" des "décisions réglementaires" pour "redéfinir le ratio patient-soignant" ainsi qu'un renforcement du nombre d'infirmiers, d'aides-soignants et de tous les professionnels participants aux soins.
Sont à l'origine de cette action, l'association Aide aux jeunes diabétiques (AJD), l'association Laurette-Fugain, l'association Maladie foie enfants (Amfe), le Collectif Inter Hôpitaux (CIH), le Collectif Inter Urgences, la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et Maternités de proximité.
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