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Crise des urgences : les hôpitaux du Sud de la France "à la limite de tenir"

Depuis lundi 11 juillet, le service des urgences du CHU de Nice est contraint de "réguler l'admission" des patients. A Nice, comme dans certaines zones touristiques, les services d'urgence reçoivent tous les étés deux à trois fois plus de patients que le reste de l'année.

Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Depuis plusieurs semaines, certains services d'urgences sont forcés de fermer ou de réduire leur activité, faute de soignants disponibles. (MATHIEU THOMASSET / HANS LUCAS)

"C'est extrêmement compliqué dans toute la zone sud", prévient Pierre Schwob Tellier, est coprésident du collectif Inter-Urgences. Confronté à un manque de personnel, le service des urgences du CHU de Nice a dû, lundi 11 juillet, filtrer les patients en raison d'une trop forte affluence. Une situation inédite en pleine saison touristique estivale.

Des tensions dans tous les services d'urgences 

La crainte d'une accentuation de la crise dans les services d'urgence est en passe de devenir réalité en cette période estivale. Entre afflux de touristes, vacances du personnel, et manque de médecins, les services d’urgences craquent. A Nice, quand certains patients continuent à être admis sur place, les autres sont orientés vers les hôpitaux et les cliniques voisines. Les urgences de Nice ont accueilli "un pic de 310 patients" lundi soir, en raison d'une activité estivale "soutenue", avec 70 passages de plus que la moyenne annuelle, a précisé le CHU. "On a déjà des urgences qui nécessitent des régulations comme à Bordeaux, Toulouse ou Nice. Dns la zone sud, on a des hôpitaux à la limite de tenir comme La Timone à Marseille", souligne Pierre Schwob. 

Le manque de personnel : un phénomène nouveau dans les hôpitaux des zones touristiques

Le Dr Marc Noizet, président du syndicat Samu-Urgences de France fait le même constat. Les hôpitaux des villes du bord de la Méditerranée, du Vaucluse également, manquent davantage de personnel cette année. "On constate des tensions cette année dans les effectifs des services d'urgences du pourtour méditerranéen notamment." Un constat que le président du syndicat Samu-Urgences de France "n'explique pas". "Jusqu'à présent c'étaient des zones plutôt attractives et qui étaient plutôt préservées de ces problématiques de tensions", poursuit-il.

Les différentes propositions de la mission "flash" sur les urgences, que le nouveau ministre de la Santé François Braun avait lui-même diligentée avant d'entrer au gouvernement, entrent en vigueur cette semaine. La mission flash préconisait notamment de "réguler les admissions", c'est-à-dire de refuser les patients les moins graves et les orienter vers d'autres structures de soins. La solution la plus radicale qui devrait être adoptée par de nombreux services d'urgence dans les prochaines semaines.

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