Bronchiolite : "Des tensions" mais "pas de nombreux services de réanimation pédiatrique saturés", selon la porte-parole de la Société française de pédiatrie
"Non, il n'y a pas de nombreux services de réanimation pédiatrique saturés", a assuré mercredi 16 août sur franceinfo le Pr Christèle Gras-Le Guen, cheffe de service de pédiatrie au CHU de Nantes, porte-parole de la Société française de pédiatrie, alors qu'un nourrisson de deux mois a été transféré ce dimanche à Rouen, faute de lits en réanimation pédiatrique en Île-de-France.
franceinfo : Est-ce qu'un tel transfert a déjà eu lieu ?
Pr Christèle Gras-Le Guen : C'est tout à fait exceptionnel et cela demande une très grande vigilance de manière à ce que cette alerte soit prise en compte pour préparer la prochaine épidémie. Il faut anticiper ce qui va se passer avec la sortie d'un nouveau médicament susceptible d'améliorer la situation.
Est-ce qu'il y a un manque de soignants ?
C'est quelque chose qui a été largement évoqué l'hiver dernier et qui se confirme. A l'époque, le ministre avait organisé des assises de la santé de l'enfant pour essayer de proposer des solutions à cette situation très tendue. Les discussions se poursuivent, les travaux sont en cours avec la nouvelle équipe ministérielle et j'espère que l'on va pouvoir, dès la rentrée, mettre en place des mesures pour éviter que cette alerte ne se confirme et qu'on puisse cet hiver, gérer comme il se doit les besoins de santé des enfants.
Est-ce qu'il y a beaucoup de services de réanimation pédiatrique saturés cet été ?
Non, il n'y a pas de nombreux services de réanimation pédiatrique saturés. On a tous les étés, un exercice extrêmement difficile entre les soignants qui partent en congés et les fermetures de lit, avec lesquels il faut jouer pour avoir le nombre nécessaire, mais l'équilibre est précaire. Cela explique que l'on recrée de la tension dans les hôpitaux. Cela arrive aussi dans les hospitalisations conventionnelles où des enfants passent la nuit aux urgences faute de place en hospitalisation.
Dès septembre, il sera possible de proposer Beyfortus, un traitement préventif contre la bronchiolite. Comptez-vous beaucoup dessus ?
On compte beaucoup sur l'information des familles pour leur dire que la bronchiolite n'est pas une fatalité, qu'il y a des mesures de prévention qui existent. Il ne faut pas exposer les tous petits à des grandes foules, à des gens malades, et il y a aussi ce nouveau médicament. J'espère qu'il est de nature à améliorer très significativement la situation. C'est un produit pour lequel on a des résultats d'études tout à fait convaincant et pour lequel on n'a pas d'effet secondaire.
Comment cela va-t-il être administré ?
Ce n'est pas un vaccin mais un anticorps, donc on apporte tout de suite la protection à l'enfant. On lui administre directement avec une piqûre dans la cuisse, idéalement dès la maternité. C'est une protection qui dure entre 5 et 6 mois, donc la durée de l'épidémie.
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