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À Sarreguemines, des jardins apaisants au centre hospitalier spécialisé en santé mentale

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Article rédigé par franceinfo - Corentin Mirallés
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Pour le plus grand bonheur des patients de cet hôpital psychiatrique, plus de 4 500 plantes poussent sur le site. Une tradition de près de 150 ans qui perdure encore aujourd'hui. #IlsOntLaSolution

Au centre hospitalier spécialisé (CHS) en santé mentale de Sarreguemines en Moselle, il n’y a pas que le bien-être des patients qui est cultivé. Respectant la tradition existant depuis la création de l’hôpital en 1880, une équipe de 12 jardiniers s’appliquent à entretenir les 45 000 plantes réparties sur les 25 hectares du site. “C’est un héritage qui date des années 1800, le centre hospitalier devait pouvoir être autonome. En cas de quarantaine, il devait pouvoir fermer ses portes et vivre en autarcie”, explique Eric Peiffer, le responsable des cultures du CHS.

Des plantes locales et bio

Le lieu est exceptionnel. Les nombreux massifs offrent un cadre unique pour les 600 patients que compte l’hôpital et réservent parfois quelques surprises aux pensionnaires : “On s’amuse à mettre dans les massifs des petites tomates cerises, des fraisiers, des petites choses qu’on peut picorer par-ci, par-là. Et c’est vrai que les patients apprécient de pouvoir picorer un petit truc quand ils se promènent”, raconte Eric Peiffer.

Et pour les patients qui auraient la fibre écolo, il n’y a pas de souci à se faire, les 600 variétés de plantes et de légumes présentes sur les lieux sont 100% bio et locales : “Avant ils traitaient, ils mettaient de l’engrais, nous on n’en met plus, assure Benoît, un jardinier qui arrose les plantes dans la serre. Et tout ça ce sont nos propres semis, il n’y a rien d’acheté, c’est produit sur place. Alors c’est pas toujours homogène mais bon, il y a quand même de belles choses. Comme ces artichauts là- bas qui vont monter à 2 mètres quand même.”

Une thérapie par la nature

Lorsque les patients sont en balade dans les allées de l’établissement, ils profitent des surprises laissées par les jardiniers mais aussi du côté apaisant offert par les fleurs. Une sorte de thérapie par la nature. “Avoir un cadre apaisant comme celui qu’on offre aujourd’hui est quelque chose qui est facilitant dans les soins, explique Guillaume Fluck, directeur de communication au CHS. Bien sûr, notre expertise est avant tout humaine à travers la prise en charge par les équipes. Mais le fait d’avoir un cadre vert, agréable, c’est encore mieux.”

Un hôpital décidément pas comme les autres où les jardiniers, comme en témoigne Éric Peiffer, se sentent investis d’un rôle encore plus important : “On n'est que jardiniers mais on se sent soignants. Il n’y a pas un jour qui passe sans qu’un patient ne vienne nous féliciter, nous remercier, nous poser des questions, parfois pour chez eux. En fait, on est toujours disponibles et ça nous fait vraiment plaisir, c’est très gratifiant.”

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