"Il ne faut pas que le handicap soit une limite" : dans les stations de sports d'hiver, des équipements pour faciliter la pratique du ski
Les Mondiaux de paraski débutent samedi en Suède et en Espagne. franceinfo a testé des équipements dédiés aux skieurs porteurs de handicap à Serre-Chevalier, première station à être équipée d'un chalet spécial handicap.
Quinze jours avant les championnats du monde de ski alpin "valides" qui se dérouleront en France, dans les stations de Courchevel et Méribel, démarrent les Mondiaux de paraski du 21 au 29 janvier. Ils se déroulent à Ostersund en Suède et à Espot en Espagne. Ils sont 14 athlètes français parmi les participants. Comme aux jeux paralympiques, il y a de nombreuses catégories en fonction des handicaps. Et les équipements sont nombreux pour permettre aux athlètes de décrocher la médaille. franceinfo en a essayé quelques-uns dans la station de Serre-Chevalier (Hautes-Alpes).
Le tandem-flex par exemple, idéal pour les handicaps physiques lourds comme la tétraplégie. Il s'agit d'un siège baquet posé sur deux skis. Dessous, un gros amortisseur rend la descente très agréable. L'ensemble penche dans les virages. Jean-Paul Chambettaz pilote debout derrière le baquet, les pieds sur les skis et il commence doucement avec une "petite godille". "C'est un engin qui est réglé avec le poids de la personne embarquée", explique-t-il. "C'est facile aujourd'hui, la neige est vraiment fantastique", dit-il ravi. "Cet engin est vraiment génial !"
Jean-Paul Chambettaz est un pionnier du handiski. Il accumule le matériel depuis plus de 30 ans, avec le soutien de l'École du ski français. Dans son petit chalet situé au pied des pistes. "Le snow kart est un engin intermédiaire, montre-t-il, qui permet de la pratique aux personnes hémiplégique ou atteint un handicap un peu lourd mais pas trop. Juste derrière est posé un dual ski : "C'est deux skis sous un engin", précise Jean-Paul Chabettaz. "Nous, on apprend aux gens. Le but, c'est qu'il soit le plus rapidement autonome". "Après soit on leur prête du matériel, soit il achète, ils font comme ils veulent. Chaque appareil est monté avec une coque en toile naturelle, les coques sont numérotées de un à six, "un pour les petits bassins, et six pour les grands bassins. C'est en fait la chaussure de ski de la personne embarquée."
"Le ski fait partie de mon traitement"
Serre-Chevalier est la station d'Arthur Bauchet, huit médailles paralympiques, dont trois en or en ski alpin. "Aujourd'hui, le ski, ça fait partie de mon traitement", raconte-t-il. "Quand on me demande mes médicaments, j'ai aussi envie de dire le ski, poursuit-il, Parce que oui, mes jambes réagissent mal à la pression. Le froid, ça aggrave un peu la maladie, mais j'sais pas, c'est mon premier amour et aujourd'hui, j'ai envie de le faire. J'ai envie de le continuer." Et peu importe les limites que j'aurai encore, je les dépasserai", assure le champion. "Ça ne sert à rien de se dire dès le début, ce n'est pas possible, il faut y aller, il faut essayer. Moi, en tout cas, j'ai envie de faire partager cette passion, cet amour du ski. Il n'y a pas de limite. Il ne faut pas que le handicap soit une limite."
"Il y a d'autres sensations à vivre en fauteuil. Il faut tenter. Je suis persuadé que chacun peut trouver un sport qui l'aide à surmonter le handicap. Et en plus, il y a moyen de se faire plaisir."
Arthur Bauchet, skieur handisportà franceinfo
Toutes les grandes stations de ski françaises sont équipées. Les dernières nouveautés les radios avec émetteurs récepteurs pour les non-voyants et des formations pour les skieurs qui souffrent d'un handicap mental.
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