Captcha, écrans tactiles... : ces technologies qui empoisonnent la vie des déficients visuels lors des dépenses du quotidien
La technologie n'est pas toujours l'alliée de l'accessibilité, par exemple pour payer ses achats quand on est aveugle ou malvoyant.
Manuel Pereira est aveugle et quand il veut payer son taxi, l'affaire peut s'avérer compliquée. "Je lui ai donné ma carte bleue, explique-t-il. Il me tend l'appareil, je touche l'écran tactile. Mais je ne vais pas pouvoir valider mon code, c'est totalement impossible..."
A l'occasion de la journée mondiale du handicap dimanche 9 octobre, la Banque de France a émis une série de recommandations pour faciliter les dépenses du quotidien des personnes aveugles ou malvoyantes, alors que les évolutions technologiques compliquent parfois leur quotidien. Ainsi, beaucoup de déficients visuels ne peuvent tout simplement pas retirer de l'argent ou payer par carte.
Les écrans tactiles se généralisent
Il faudrait des touches en relief, mais ces écrans tactiles moins chers se généralisent, regrette ce responsable accessibilité de l'association Valentin Haüy, dédiée aux malvoyants : "C'est le même problème dans certaines banques : faire une remise de chèque, retirer de l'argent, tout devient très compliqué puisque tout est tactile sur des machines ! Et comme il y a de moins en moins de gens au guichet, vous allez attendre."
C'est pire encore pour payer sur Internet, selon Christian Couderc, de la Confédération pour la promotion sociale des aveugles.
"Parfois, le bouton pour payer apparaît visuellement, mais il n'est pas détecté par nos lecteurs vocaux d'écran."
Christian Coudercà franceinfo
"Il arrive qu'il soit impossible de cliquer du fait d'un Captcha, c'est à dire des images à remettre dans l'ordre, poursuit Christian Couderc. On a parfois une alternative audio mais ce n'est pas du tout satisfaisant pour nous parce qu'on peut tomber sur une langue étrangère." Les mots à identifier sont par ailleurs noyés dans le bruit pour ne pas être reconnaissables par un robot. De quoi compliquer un peu plus l'accessibilité des paiements en ligne, qui est pourtant obligatoire dans la loi depuis trois ans.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.