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Gueule de bois, maux de ventre... La phytothérapie a le vent en poupe pour les petites douleurs du quotidien

Un Français sur deux y a déjà eu recours, a révélé une étude d'Open Health Company en 2017. Le fait est que le marché, qui n'est plus couvert par la sécurité sociale depuis 30 ans, génrère un chiffre d'affaires annuel de plusieurs centaines de millions d'euros.

Article rédigé par franceinfo - Samuel Monod
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les bocaux d'une herboristerie de Montpellier, le 17 juillet 2009. (GUILLAUME BONNEFONT / MAXPPP)

La phytothérapie est un marché florissant. Près d'un Français sur deux a déjà essayé de se soigner par les plantes, selon une étude d'Open Health Company de 2017 et les compléments alimentaires ont généré un chiffre d'affaires de 825 millions d'euros la même année.

Dans une herboristerie du IIe arrondissement de Paris, une vendeuse explique : "Vous avez ici la glutamine qui est un acide aminé naturel qui va permettre de reconstituer votre barrière intestinale. On va en prendre deux gélules au lever et deux au coucher." Timothée souffre de problèmes au ventre, il est venu chercher des acides aminés naturels et de la chlorophylle. Habitué de cette herboristerie du Palais Royal, il demande quand même des conseils à la vendeuse, par précaution. "C’est des choses qu’il ne faut pas prendre à la légère et il faut bien connaître les bienfaits." 

Pas une solution miracle mais une aide naturelle pour les maux du quotidien

Comme 63% des Français, d'après une étude menée par l'Observatoire du médicament en 2011, Timothée a recours à la phytothérapie pour remplacer la médecine classique. "Une envie de couper justement avec les produits médicamenteux que ce soit les antibiotiques ou autres. Mieux vaut prévenir que guérir et je crois que c’est beaucoup avec ce type de produit qu’on peut être en bonne forme." 

Dans l'arrière-boutique, un étage plus bas, c'est une véritable caverne d'Ali Baba. Les centaines de plantes stockées et préparées par Zora Eulmi diffusent une odeur indescriptible. Cette femme de 54 ans prend du recul : pour elle, la phytothérapie n'est pas une solution miracle. "Il faut pas non plus faire affronter deux types de médecine. Le chimique est utile et même nécessaire dans certaines situations graves, critiques mais par contre pour les maux du quotidien, je pense que les gens préfèrent une méthode certes un petit peu moins rapide que prendre un cachet d’aspirine ou un cachet de doliprane mais quelque chose peut-être de moins brutal pour l’organisme en général." 

La phytothérapie n'est plus prise en charge depuis 30 ans 

En France, 158 plantes médicinales sur les 500 autorisées peuvent être vendues par des professionnels autres que les pharmaciens. Toxicité de certaines plantes, allergies éventuelles... Il faut tout de même faire attention. 

Naturelle ne veut pas dire non plus sécurité et sain. Il y a des plantes qui sont nocives, il y a des plantes qui sont des poisons.

Zora Eulmi, phytotérapeute

à franceinfo

La phytothérapie n'est plus remboursée par l'Assurance maladie depuis près de 30 ans. Les traitements peuvent être coûteux. Diane dépense en moyenne 80 euros tous les deux mois pour se soigner. "C’est vrai que c’est cher. Je pense que ça ne peut pas répondre à tout. Il y a des choses qui ne peuvent être soignées que par la médecine classique mais tant qu’on peut avec la médecine naturelle, autant le faire". 

Le métier de phytothérapeute n'est pas reconnu par l'ordre des médecins, et le diplôme d'herboriste a disparu depuis 1941.

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