Trois nouveaux cas de bébés sans bras dans les Bouches-du-Rhône
Depuis 2007, 14 enfants sont nés avec un bras ou une main manquante dans l’Ain, en Bretagne et en Loire-Atlantique. Face au tollé provoqué par ces révélations, Santé publique France a lancé une enquête épidémiologique, qu’elle a rendue publique le 4 octobre dernier. Mais la cause de ces malformations n'a jusqu’ici pas pu être isolée. Ce 21 janvier, trois nouveaux cas viennent s’ajouter à cette liste de nourrissons présentant une agénésie transverse des membres supérieurs (ATMS). Les enfants – des petites filles – sont respectivement nés en juin, août et novembre 2016 à Salon de Provence, Septèmes-les-Vallons et Gignac-la-Nerth dans les Bouches-du-Rhône, révèle Le Parisien.
Aucune cause isolée pour le moment
La proximité chronologique et géographique de ces naissances en font un cas groupé, ou cluster. "La science estime qu’une ATMS se produit lors d’une naissance sur 10.000. Il y a 27.000 naissances par an dans les Bouches-du-Rhône, donc avec trois agénésies par an, on est déjà au-dessus du nombre total attendu. Mais en plus, là, elles se produisent dans un rayon de 30 km" a expliqué la directrice du Registre d’étude des malformations en Rhône-Alpes (Remera) Emmanuelle Amar au Parisien. Le ministère de la Santé a pour sa part rappelé que "tous les nouveaux clusters devaient être investigués sur la base d’informations concordantes, suivant une méthodologie précise, et permettant d’en tirer des conclusions scientifiques". Une nouvelle enquête a été lancée en novembre dernier.
Si aucune cause n’a donc été isolée pour expliquer ces trois nouvelles naissances, des facteurs environnementaux sont mis en cause par les habitants des zones concernées. Car ces trois nouvelles ATMS sont survenues à proximité de l’Etang de Berre, à Fos-sur-Mer, où les seuils d’alerte aux polluants sont trois fois plus nombreux que 20 km plus loin. Mais aucun lien de causalité n’a encore été démontré. Comme l’indique le député, neurologue et chargé du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) Olivier Véran au Parisien, "il faut d’abord enquêter, vérifier et tenter de trouver, s’il est avéré que dans cette zone il y a bien un taux plus élevé de malformations qu’au niveau national, des facteurs communs avec les autres foyers de l’Ain, du Morbihan, de la Loire-Atlantique". Celui-ci appelle par ailleurs les professionnels de santé à signaler toutes les malformations dont ils seraient témoins.
Les premières conclusions de l'enquête en cours des autorités sanitaires doivent être divulguées à la fin du mois de janvier.
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