Les cocktails de vitamines et de minéraux inutiles pendant la grossesse
La revue relève que les femmes enceintes, soucieuses de donner à leur enfant un bon départ dans la vie, peuvent être "vulnérables" aux arguments marketing en faveur de ces produits, en dépit de leur coût. Mais "pour la plupart des femmes qui envisagent une grossesse ou sont déjà enceintes, les préparations à base de multivitamines et de suppléments minéraux ne sont vraisemblablement pas nécessaires et représentent une dépense inutile", pointe le DTB.
Les boîtes de suppléments contenant souvent plus de vingt vitamines et minéraux (B1, B2, B3, B6, B12, C, D, E, K, acide folique, iode, magnésium, fer, cuivre, zinc, sélénium, etc.) se prévalent de prévenir toutes sortes de problèmes pendant la grossesse. Elles représentent une dépense d'environ 18 euros par mois, selon le DTB.
Ces femmes "feraient bien de résister au marketing" incitant à la prise de suppléments de multivitamines et de minéraux, selon cette revue qui recommande en revanche d'adopter un régime équilibré et de prendre de l'acide folique (vitamine B9) et de la vitamine D, accessibles à des coûts relativement peu élevés.
L'acide folique est en effet vivement conseillé chez les femmes enceintes pour prévenir des malformations de la colonne vertébrale chez le foetus, la plus connue étant le spina bifida (malformation de la moelle épinière). La vitamine D est indiquée pour la minéralisation osseuse du foetus car elle augmente la capacité de l'organisme à absorber le calcium. A l'inverse, la consommation excessive de vitamine A pendant la grossesse peut provoquer des malformations génitales chez le bébé.
Les multivitamines conseillées pour les femmes enceintes dans les pays pauvres
Cette revue mensuelle indépendante relève que les données qui plaident en faveur d'une prise de multivitamines pendant la grossesse proviennent d'études réalisées dans les pays pauvres où les femmes ont davantage de risques d'être sous-nourries ou mal nourries. Bien manger, avant et pendant la grossesse, est essentiel pour la santé de la mère et de son bébé à naître. Des carences alimentaires peuvent entraîner diverses complications (pré-éclampsie, retard de croissance intra-utérin, anomalies du tube neural chez le foetus, etc.). Toutefois dans les pays occidentaux, une alimentation variée et équilibrée suffit à couvrir les besoins nutritionnels du foetus et de la mère.
Les recommandations des autorités françaises et britanniques sont identiques sur l'utilité d'une complémentation en acide follique et en vitamine D. "Pour les autres suppléments, les bénéfices cliniques manifestes pour les femmes bien nourries n'ont pas été démontrés", relève la revue DTB. L'Inpes - Santé publique France indique dans son "Guide de nuitrition avant et après la grossesse" la nécessité de "prévenir certaines déficiences ou carences, notamment en acide folique, en vitamine D, plus rarement en fer ou en iode, en favorisant la consommation de certains aliments, voire dans certains cas, comme pour l’acide folique ou la vitamine D, en complétant l’apport alimentaire par un supplément médicamenteux."
Source : "Vitamin supplementation in pregnancy", DTB Published Online First: 11 July 2016, doi:10.1136/dtb.2016.7.0414
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