Les césariennes trop fréquentes en Amérique latine, trop rares en Afrique
Il existe de larges inégalités entre les pays en termes d'accès aux césariennes, "avec des taux nationaux variant de 0,6% au Soudan du Sud à 58,9% en République dominicaine", selon une étude publiée ce 25 janvier dans le British Medical journal, coordonnée par l'Organisation mondiale de la santé.
Ces travaux portent sur 72 pays lors de la période 2010-2014, en excluant les plus riches de la planète.
En Afrique subsaharienne, la césarienne est très peu pratiquée, par exemple au Tchad (1,5% des naissances), au Burkina Faso (2,1%) en Côte d'Ivoire (3,1%) ou en République démocratique du Congo (5,5%). Elle est à l'inverse très pratiquée dans des pays comme l'Égypte (55,5%), l'Argentine (43,1%) ou la Colombie (36,9%). D'après l'OMS, d'un point de vue médical, le taux de césariennes qui devrait être normalement observé dans une population donnée se situe entre 10 et 15%.
Les inégalités sociales se traduisent dans le type d'accouchement.
Globalement, plus les femmes sont pauvres, plus elles accouchent par voie basse. Les césariennes sont plus répandues "chez les sous-groupes plus aisés, ce qui indique souvent qu'on en abuse".
En République dominicaine par exemple, parmi les 20% de femmes les plus riches, 81% accouchent par césarienne. Parmi les 20% les moins riches, elles ne sont que 41%. Les raisons de ces écarts sont "complexes", d'après les auteurs de l'étude.
Là où les césariennes sont trop rares, cela semble dû à "une pénurie de personnel médical qualifié et d'infrastructures de santé, des coûts pour la parturiente, ou des croyances culturelles sur la valeur et les dangers d'une césarienne". Là où elles sont trop fréquentes, les auteurs évoquent de nombreux facteurs, structurels (comme les incitations financières ou la peur des risques juridiques) ou personnels (crainte de la douleur, des séquelles, questions de statut social).
avec AFP
Étude : A.A. Boatin et al. Within country inequalities in caesarean section rates: observational study of 72 low and middle income countries BMJ 2018; 360 doi:10.1136/bmj.k55
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