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Si vous êtes enceinte, ne léchez pas la tétine d'un bébé !

Certains gestes exposent en effet à une contamination par le cytomégalovirus (CMV), un virus généralement bénin, mais qui peut être dangereux pour l'enfant à naître lorsqu'il est contracté pendant la grossesse.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le Haut Conseil de la santé publique recommande aux femmes enceintes d'adopter certaines mesures d'hygiène pour se protéger d'un virus potentiellement dangereux pour le fœtus, dans un avis rendu le 17 décembre 2018. (SCIENCE PHOTO LIBRARY / R3F / AFP)

Les femmes enceintes qui ont des contacts fréquents avec de jeunes enfants doivent prendre des précautions d'hygiène pour éviter une contamination par un virus très répandu mais parfois dangereux pour le fœtus, recommande le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) lundi 17 décembre. "Goûter dans l'assiette du bébé", "embrasser un bébé ou un enfant qui pleure sur les joues", "sucer la tétine du bébé", "toucher un pyjama mouillé [d'urine] avec les mains"… Ces gestes sont courants chez les jeunes parents mais devraient être évités, explique le HCSP dans un avis.

Ils exposent en effet à une contamination par le cytomégalovirus (CMV), un virus mal connu et généralement bénin, mais qui peut être dangereux pour l'enfant à naître lorsqu'il est contracté pendant la grossesse. En France, environ la moitié de la population est porteuse de ce virus, qui se transmet par la salive, les urines, les larmes et les sécrétions génitales. Les infections par le CMV surviennent à tout âge, mais particulièrement dans la petite enfance, et une fois le virus établi chez la personne infectée, il peut être réactivé tout au long de la vie.

Des mesures d'hygiène très efficaces

Quelque 3 500 infections mère-enfant ont lieu chaque année, dont 50 laisseront des séquelles graves au bébé (déficience intellectuelle, troubles moteurs, surdité, cécité, etc.). Les recommandations précédentes, datant de 2002, ciblaient les femmes enceintes qui n'avaient jamais été contaminées par le CMV. Mais beaucoup ne connaissent pas leur statut et, d'autre part, les données analysées par le HCSP montrent que les réinfections au cours de la grossesse sont tout aussi dangereuses que les primo-infections. "Il y a autant d'infections congénitales chez des femmes qui ont déjà eu le CMV que chez celles qui viennent de l'attraper", explique à l'AFP Agathe Billette de Villemeur, médecin de santé publique qui a piloté le groupe de travail du HCSP.

Le Haut Conseil "demande de multiplier et de diversifier les modalités d'information des femmes", et recommande même de sensibiliser l'ensemble de la population aux précautions à prendre (objets réservés aux bébés pour les repas et la toilette, pas de bisou sur la bouche ou les larmes, lavage de mains après les changes…), afin qu'il y ait moins de CMV en circulation. "On a montré que les primo-infections étaient diminuées de moitié quand on mettait en place ces mesures d'hygiène", souligne Agathe Billette de Villemeur. Le HCSP estime toujours en revanche qu'il n'y a pas lieu de pratiquer un dépistage systématique du CMV chez les femmes enceintes et les nouveau-nés, en raison notamment de l'absence de vaccin et de traitement contre ce virus.

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