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Royaume-Uni : une jeune fille autorisée à être cryogénisée

Une adolescente souffrant d'un cancer en phase terminale a obtenu de la justice britannique le droit d'être cryogénisée. Elle espère que la médecine du futur parvienne à la ressuciter et à la soigner.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Cette décision sans précédent au Royaume-Uni, prise en octobre 2015 par le juge Peter Jackson, de la Haute Cour de Londres, n'a été rendue publique que le 18 novembre conformément aux souhaits de la défunte (qui incluent le respect de son anonymat).

Dans une lettre adressée au juge, la jeune fille, atteinte d'une forme rare de cancer, l'avait prié de lui donner "une chance de vivre plus longtemps". "J'ai seulement 14 ans et je ne veux pas mourir, mais je sais que je vais mourir", avait-elle écrit. "Je crois que le fait d'être cryo-conservée me donne une chance d'être soignée et de me réveiller, même si c'est dans plusieurs centaines d'années". Le souhait de l'adolescente avait créé un conflit familial, son père, divorcé de sa mère, y étant opposé.

Au cours des huit dernières années de sa vie, l'adolescente n'avait d'ailleurs eu aucun contact en face-à-face avec son père. Celui-ci avait exprimé des craintes quant au coût et aux conséquences du projet de sa fille. "Même si le traitement réussit et qu'elle était ramenée à la vie dans, disons, 200 ans, elle pourrait n'avoir aucun proche autour d'elle, et ne se souvenir de rien", avait-il expliqué au juge, avant finalement d'évoluer vers une position plus proche des souhaits de sa fille.

Une procédure réalisée aux États-Unis

En raison de son état, la jeune fille n'avait pas pu assister à l'audience. Son corps a depuis été transféré aux États-Unis dans un établissement spécialisé en cryogénisation. Dans sa requête, l'adolescente demandait à la justice de donner à sa mère "tous pouvoirs pour prendre les dispositions" relatives à la procédure.

Le juge Jackson a expliqué avoir pris sa décision dans l'intérêt de la jeune fille, ainsi que pour trancher un conflit familial, "mais pas sur une base scientifique". "Ce n'est pas surprenant que cette requête soit la seule en son genre devant les tribunaux de ce pays, et probablement ailleurs [dans le monde]", a-t-il également déclaré, selon l'agence Press Association. "C'est un exemple des nouvelles questions que la science pose à la loi", a-t-il souligné, saluant le "courage" dont la jeune fille avait preuve face à l'épreuve qu'elle vivait.

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