Accident thérapeutique à Rennes : non, le médicament testé ne contient pas de cannabis
En conférence de presse, Marisol Touraine a répété que la molécule développée par le groupe portugais Bial "agit sur les systèmes naturels permettant de lutter contre la douleur" aussi appelés cannabinoïdes endogènes.
Marisol Touraine l'a martelé : "Il n'y a pas de cannabis dans [le] médicament" testé par les six hommes hospitalisés à Rennes (Ille-et-Vilaine) après un essai thérapeutique. L'un d'eux, qui avait commencé à prendre la molécule développée par le groupe pharmaceutique portugais Bial, le 7 janvier, se trouve dans un état de mort cérébrale depuis lundi 11 janvier, a expliqué la ministre de la Santé, vendredi 15 janvier. Trois autres pourraient avoir des séquelles "irréversibles".
En conférence de presse, Marisol Touraine a répété que la molécule incriminée "ne contient pas de cannabis, ni de dérivé du cannabis", contrairement à ce qu'avait affirmé le parquet de Paris dans un premier temps. Le produit "agit sur les systèmes naturels permettant de lutter contre la douleur", a expliqué la ministre.
L'un des cannabinoïdes les plus connus est le THC
En fait, le corps humain produit naturellement des cannabinoïdes dits endogènes. Le but de l'antalgique testé à Rennes était d'empêcher ces molécules proches de celles présentes dans le cannabis, fabriquées par le corps humain, de disparaître, analyse le spécialiste santé de France 2, Jean-Daniel Flaysakier. Il devait inhiber l'enzyme de dégradation de ces molécules.
Mais il ne faut pas confondre ces cannabinoïdes endogènes (qui "régulent de nombreuses fonctions comme le plaisir, la douleur, l'appétit ou l'anxiété", selon le professeur Michel Reynaud, addictologue à l'hôpital Paul Brousse à Villejuif (Val-de-Marne) des cannabinoïdes végétaux. Les plus connus sont le tétrahydrocannibol (ou THC), le cannabidiol (CBD) et le cannabinol (CBN). Des composés actifs qu'on retrouve dans le cannabis.
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