Sport et chaleur : le corps à rude épreuve
Pour habituer son corps à la chaleur, le triathlète Anaël Aubry, s’enferme volontairement dans une pièce à 41°C. Oppressé, à bout de souffle, il subit pleinement l’épreuve de la forte chaleur. Elle exige du corps une mobilisation générale pour organiser son refroidissement. L’organisme doit envoyer le sang à la surface de la peau pour qu’il puisse s’y rafraîchir grâce à la transpiration.
Quand le thermomètre grimpe, "la contrainte est plus importante et la fréquence cardiaque est obligée d’augmenter, ce que le cœur n’arrive pas à faire si le sportif n’est pas habitué aux fortes chaleurs", explique Christophe Hausswirth, responsable du département de la recherche à l’Institut National du Sport, de l'Expertise et de la Performance (Insep). "Au fur et à mesure de l’entraînement, le volume de sang augmente de près de 15%. Ce qui permet une modification du débit cardiaque, une diminution de la fréquence cardiaque et par conséquent une moindre consommation en oxygène."
S'hydrater pour compenser l'importante perte d'eau
Mais en améliorant sa performance, le triathlète a aussi augmenté sa transpiration. Son organisme a boosté ses mécanismes de refroidissement. La preuve sur la balance : en 50 minutes de séance, le sportif a perdu 1,5L d’eau. Il faut évidemment compenser cette importante perte pour ne pas abimer les muscles. "On est fait de 80% d’eau. Comme le muscle est formé de sortes de petits ponts imbriqués les uns sur les autres, à partir du moment où il est déshydraté, ces ponts vont moins bien glisser ce qui peut provoquer des lésions des fibres musculaires", explique le Dr Philippe Le-Van, médecin du sport à l’INSEP.
Il faut donc être vigilant dès l’apparition de courbatures qui persistent plusieurs jours, surtout si l’on n’est pas sportif de haut niveau. Pour le commun des mortels la chaleur peut même être fatale pour notre muscle cardiaque. "Chez les personnes moins entraînées, le cœur bat un peu plus vite et avec la chaleur le rythme de ses battements augmente, au risque d’être en faillite cardiaque", note le Dr Philippe Le-Van.
Profiter des vacances pour se remettre au sport doit donc se faire prudemment. Mieux vaut d’abord se reposer, puis commencer doucement. Sans oublier de se rafraîchir le plus possible avant et après l’effort.
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