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Santé : trop de substances déconseillées aux femmes enceintes dans les produits de maquillage, alerte une association

L'association écoféministe Wecf France demande à l'Union européenne d'accélérer la réglementation sur des substances jugées préoccupantes voire très préoccupantes mais toujours autorisées. La Fédération des entreprises de la beauté lui répond.

Article rédigé par Sophie Auvigne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le rayon maquillage d'un supermarché.  (PATRICE SAUCOURT / MAXPPP)

Certains produits de maquillage sont fortement déconseillés aux femmes enceintes, selon une enquête menée par Wecf France, une association écoféministe qui défend un environnement sain et qui en publie les résultats jeudi 30 septembre.

L'association a analysé la liste des composants d'une cinquantaine de produits, comme les mascaras, les anticernes et les BB crèmes (des baumes anti-imperfections sous forme de crème teintée). Aucune des substances n'est interdite mais une quarantaine sont préoccupantes. On trouve notamment la présence de perturbateurs endocriniens, peu recommandés pour les femmes enceintes. L'enquête montre la présence de sept perturbateurs endocriniens dans les 13 substances qu'elle a classées très préoccupantes. "Ils sont souvent présents en mélange." Sont également présents des nanoparticules, des allergènes et des microplastiques.

Des autorités sanitaires trop lentes à prendre des mesures

Pour réaliser son étude, Wecf France a pris en compte les classifications d'une dizaine d'études internationales. Elles ont notamment été menées par des agences sanitaires françaises ou encore par l'Agence européenne des substances chimiques. Toutes arrivent au même constat et mettent en avant des ingrédients suspects mais toujours autorisés. Une situation due à la lenteur des décisions, selon l'association qui demande "que soit accélérée la réglementation par l’Union européenne des 28 perturbateurs endocriniens avérés ou suspectés utilisés en cosmétique et identifiés par elle comme prioritaires. Depuis un an, les progrès n’ont pas été suffisants." Elle demande également une meilleure identification des substances problématiques, notamment par des logos.


La Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA) a joint franceinfo le 3 octobre 2021 pour apporter des éléments de clarification : "L’analyse réalisée par l’association Wecf France n’apporte aucun élément nouveau sur des ingrédients utilisés en cosmétique et donc contrôlés et réglementés par les autorités de santé européennes et françaises."

"Parmi les ingrédients signalés par l’association Wecf France, certains font l’objet d’une interdiction d’ores et déjà programmée à très court terme et ne font donc plus débat (comme le Butylphénylmethylpropional, qui sera interdit le 28 février 2022). On trouve également plusieurs ingrédients qui viennent de faire l’objet d’une réévaluation par les autorités européennes qui ont conclu à leur totale sécurité dans les doses autorisées. C’est par exemple le cas du phénoxyéthanol, de l’octocrylène ou encore du BHT. Toutes les autres informations relayées par l’étude sont connues des autorités compétentes", ajoute la Fédération des entreprises de la beauté.

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