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Pourquoi vous ne verrez plus "sans paraben" ou "sans silicones" sur les étiquettes de vos cosmétiques

Les allégations "sans", qui ont une valeur marketing mais peu d'intérêt informatif,  disparaissent des étiquettes des produits cosmétiques pour faire place à la liste des ingrédents qui les composent. 

Article rédigé par Sophie Auvigne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
A partir du 1er juillet, les allégations "sans..." sur les produits cosmétiques vont être interdites. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Les étiquettes des cosmétiques vont être revues de fond en comble. À partir du 1er juillet, les mentions "sans paraben", "sans silicones", "sans sulfates" ou encore "hypoallergénique" disparaissent des bouteilles de shampoing et autres tubes de crème en France et dans toute l'Europe. 

La composition des produits ne change pas

"Quand vous achetez des pâtes farcies, vous savez ce qu'il y a comme farce ! s'exclame Anne Dux, directrice scientifique de la Fébéa, le syndicat de l'industrie cosmétique. C'est de la communication positive, donc il faut, quand vous achetez un produit cosmétique, que vous sachiez réellement ce qu'il y a dans le pot et il est temps d'apporter au consommateur de l'information réelle sur ce qu'il y a dans le produit."

Cela implique des emballages qui vont communiquer sur ce qu'il y a dans le produit au lieu de communiquer sur ce qu'il n'y a pas.

Anne Dux

 

Un produit sans silicones n'a plus le droit de l'annoncer comme tel sur son emballage, mais ça ne signifie pas que des silicones seront réintroduits dans la composition du produit. "On va expliquer par exemple, qu'on met du karité pour adoucir la peau, détaille Anne Dux, tel ou tel conservateur pour éviter la prolifération bactérienne, qu'on met des filtres solaires pour que le produit soit efficace, ou pour son activité anti-rides, mais la composition des produits ne change pas."

Une base de données accessible à tous

Les mots-clefs rassurants pour les consommateurs, comme les expressions "sans paraben", "sans phtalates" ou "hypoallergénique" (qui reste autorisée mais dont l'utilisation devient très encadrée et difficile à obtenir). Les as du marketing vont devoir trouver de nouvelles formules, dont on ne sait pas encore si elles déclencheront l'achat. "Évidemment on ne va pas faire les mêmes allégations pour un produit capillaire que pour un produit de soin de la peau, affirme Isabelle Orquevaux Hary, directrice scientifique et réglementaire de L'Oréal. Il n'y a pas eu d'unicité dans le remplacement des allégations "sans". Il n'y a pas de retrait sur le marché donc c'est pas un changement du jour au lendemain. Après on verra si on a effectivement plus de questions des consommateurs." Par manque de place, dans certains cas les ingrédients ne pourront pas tous figurer sur les emballages. 

On développe des sites des marques, le site 'Au coeur de nos produits', pour apporter des informations complémentaires pour le consommateur qui souhaite en avoir

Isabelle Orquevaux Hary

Les industriels de la beauté ouvrent une base de données dans laquelle 25 000 ingrédients sont répertoriés selon leur fonction, leur origine, et tout ce que la science sait sur ces composants. Cette base de données est accessible aussi bien aux professionnels et aux consommateurs pour informer, et pour redonner confiance aux clients.

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