Pour votre santé, mettez-vous au vert deux heures par semaine
Balade en forêt, promenade le long d’une plage ou simple sortie dans un parc, combien de temps faut-il passer dans la nature pour se sentir bien ? Des chercheurs en environnement et santé humaine de l’université d’Exeter (Royaume-Uni) se sont posés la question. Dans une étude qu’ils publient le 13 juin 2019 dans la revue Nature, ils estiment que l’idéal pour la santé et le bien-être est de se mettre au vert deux heures par semaine.
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120 minutes de nature, en une ou plusieurs fois
Les chercheurs ont recueilli les données auto-déclarées de 19.806 participants britanniques entre 2014 et 2016. Ceux-ci devaient renseigner leur état de santé physique et mentale et le temps qu’ils avaient passé dans un environnement naturel (parc, bois, forêt, plage…) au cours de la semaine précédente.
Résultat : aucun intérêt à passer moins de deux heures dans la nature. Les personnes qui avaient en effet passé entre une et 119 minutes dans la nature au cours de la semaine écoulée ne se disaient pas en meilleure santé que celles qui n’avaient pas du tout accordé de temps à une promenade au vert. Mais à partir de 120 minutes (deux heures) passées dans un espace naturel, les participants rapportaient des degrés plus élevés de santé et de bien-être. "120 minutes de nature par semaine pourrait représenter une sorte de 'seuil' en dessous duquel le contact avec la nature est insuffisant pour produire des bénéfices en terme de santé et de bien-être mais au-delà duquel ces bénéfices se font sentir" interprètent les chercheurs.
En pratique, peu importe d’après les auteurs de l’étude que ces deux heures soient consécutives ou fractionnées. "Certains préféreront des longues balades le week-end loin de leur domicile quand d’autres favoriseront des promenades plus courtes et plus régulières dans les environs" résument-ils, laissant à chacun la liberté de choisir la formule qu’il préfère.
Nature ou activité physique ?
Mais dans tous les cas, comment expliquer qu’un contact avec la nature puisse être aussi avantageux ? Première hypothèse évoquée par les scientifiques : le temps passé dans la nature est un marqueur indirect de l’activité physique. C’est alors cette dernière qui serait bénéfique, plus que la nature en elle-même. Une hypothèse toutefois fragilisée par d’autres recherches expérimentales, notamment sur le "shinrin-yoku" ou "bain de forêt" japonais. Celles-ci suggèrent que des bénéfices psycho-physiologiques peuvent découler du simple fait de rester assis passivement dans un environnement naturel.
De plus amples recherches sont donc nécessaires "pour comprendre l’impact des différentes activités réalisées, ainsi que l’effet de la qualité de l’environnement et de la signification personnelle du lieu naturel" notent les chercheurs. Ces scientifiques considèrent néanmoins que leurs résultats constituent "un point de départ important pour formuler des recommandations simples" quant au temps à accorder chaque semaine à une sortie dans la nature.
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