Les polluants éternels sont de plus en plus utilisés dans les pesticides aux Etats-Unis, affirme une étude

Les résultats de cette étude constituent "une nouvelle absolument effrayante, car les pesticides sont parmi les polluants les plus disséminés dans le monde", analyse Nathan Donley, co-auteur de cette étude.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un agriculteur répand des pesticides dans un champ à Centreville, dans le Maryland (Etats-Unis), le 25 avril 2022. (JIM WATSON / AFP)

"Plus on les cherche, plus on en trouve", soupire auprès de l'AFP Alexis Temkin, toxicologue au sein de l'association Environmental Working Group. Les PFAS, communément appelés "polluants éternels", sont de plus en plus utilisés dans les pesticides aux Etats-Unis, dénonce une étude publiée mercredi 24 juillet dans la revue Environmental Health Perspective.

Quasi-indestructibles, les substances per- et polyfluoroalkylées, ou PFAS, s'accumulent avec le temps et arrivent, in fine, jusque dans le corps humain. Une forte exposition à ces PFAS peut affaiblir le système immunitaire, réduire la fertilité ou perturber le cycle hormonal, selon les scientifiques, même si les connaissances sur ces substances restent à compléter.

Les régulateurs ont progressivement limité ou interdit leur utilisation dans un grand nombre d'objets et de produits. Les intrants agricoles directement utilisés, par exemple sur les fruits et légumes, ne sont en revanche pas concernés aux Etats-Unis.

"Une nouvelle absolument effrayante"

Pour cette étude, les chercheurs ont compilé des données non seulement sur les principes actifs des pesticides, mais aussi sur les substances, parfois qualifiées d'"inertes", qui les accompagnent, et notamment les adjuvants, qui améliorent leur efficacité dans les champs. Selon leurs résultats, 14% de l'ensemble des ingrédients décomptés comme principes actifs de pesticide aux Etats-Unis sont des PFAS, dont près d'un tiers des principes actifs autorisés ces dix dernières années.

Les résultats de cette étude constituent "une nouvelle absolument effrayante, car les pesticides sont parmi les polluants les plus disséminés dans le monde", analyse Nathan Donley, co-auteur de l'étude. "Mêler les pesticides avec les polluants éternels, c'est comme ajouter un fardeau supplémentaire à la génération qui vient, avec davantage de maladies chroniques et un nettoyage rendu impossible," ajoute-t-il.

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