Les néonicotinoïdes interdits… sauf pour nos chiens et chats !
La disposition sur les pesticides néonicotinoïdes de la loi biodiversité de 2016 va enfin entrer en vigueur. A partir du samedi 1er septembre, cinq substances autorisées en Europe (clothianidine, thiaméthoxame, imidaclopride, thiaclopride et acétamipride) seront interdites dans l’hexagone pour des usages phytosanitaires. La France répond ainsi aux revendications de plusieurs associations, apiculteurs et scientifiques, qui accusent ces produits de s'attaquer au système nerveux des insectes pollinisateurs et de tuer les abeilles.
Une cinquantaine de produits anti-parasitaires toujours commercialisés
Cependant, les néonicotinoïdes sont encore autorisés dans la composition des produits vétérinaires. Ainsi, une cinquantaine de produits anti-parasitaires pour chiens, chats, lapins et furets contenant des néonicotinoïdes sont toujours commercialisés. Mais il n’y aucun danger pour la santé humaine si les précautions d’emploi sont respectées, rassure l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Aussi est-il recommandé de ne pas toucher son animal pendant 24 heures si on lui a administré un traitement par néonicotinoïdes
Mais ces recommandations restent trop peu connues, et de nombreux Français dorment avec leurs animaux, même quand ceux-ci sont traités avec des néonicotinoïdes. Pire encore : d’après l’Anses, certains parents pensent qu’ils peuvent traiter les poux de leurs enfants avec ces mêmes produits. "Exposer de manière chronique des personnes, notamment de jeunes enfants ou des femmes enceintes, à des produits neurotoxiques ne peut pas être une bonne nouvelle pour le cerveau humain", estime François Veillerette, président de l'ONG Générations Futures. Celui-ci reconnaît toutefois ne pas avoir suffisamment d’arguments scientifiques pour prouver cette nocivité.
Pour l’Anses néanmoins, faute d’alternative, il est impossible pour l’instant de supprimer l’autorisation des néonicotinoïdes à usage vétérinaire. "Aujourd'hui, on n'a pas grand chose d'autre pour lutter contre les puces et les tiques, qui elles-mêmes transmettent des maladies qui peuvent être graves", indique Françoise Weber, directrice générale déléguée aux produits réglementés à l’Anses.
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