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Info franceinfo La CFDT saisit la justice pour dénoncer l'exposition des salariés des gares, des métros et des tunnels à la pollution de l'air

Le syndicat va déposer un recours cette semaine devant le Conseil d'Etat, révèle franceinfo lundi. Il dénonce la surexposition des salariés des transports aux poussières.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Deux personnes travaillent dans un tunnel de métro à la station Saint-Michel, à Paris, le 29 juin 2016, pendant les travaux de rénovation du RER C. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

La CFDT va déposer un recours dans les prochains jours devant le Conseil d’État pour revoir les normes d’expositions des travailleurs dans les gares, les métros et les tunnels, révèle franceinfo lundi 1er avril. Cela concerne 28 000 personnes rien que pour la RATP et la SNCF. Les salariés sont exposés à des taux de poussières 100 fois plus élevés que les seuils d’alerte aux particules pour l’air extérieur, explique Patrick Rossi, de la Fédération générale des Transports Environnement du syndicat. "Il faudra attendre d’avoir des centaines de victimes comme pour l’amiante alors que le rapport de l’Anses, qui a été publié en 2015, dit clairement qu’il y a des problèmes de santé pour les salariés", déplore-t-il.

En effet, l’agence reconnait que ces seuils d’exposition peuvent provoquer des problèmes respiratoires ou cardio-vasculaires. Il y a quatre ans, le syndicat avait déjà saisi la justice car il estimait que le code du travail ne protégeait pas assez la santé des salariés concernés. Le Conseil d'État avait alors rejeté sa demande mais l’agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) devait faire de nouvelles recommandations au ministère du Travail. Or, selon l’avocat de la CFDT, maître François Lafforgue, "rien n’a été fait". "On ne répond pas à nos demandes", explique l’avocat pour justifier la décision de saisir à nouveau le Conseil d’État. 

La RATP dit se pencher sur le problème

Cette pollution de l'air, les salariés des transports la vivent au quotidien. Aux heures de pointe dans son magasin situé dans les couloirs du RER francilien, Anna respire trois fois plus de particules que pendant les pires pics de pollution à l’extérieur : "Je le vois sur ma peau. Quand je me démaquille le soir, mon coton est tout gris, même si je ne me suis pas maquillée", explique la jeune femme.

Du côté de la RATP, la présidente Catherine Guillouard estime se pencher sérieusement sur la question de la pollution dans le métro. Un programme de surveillance des particules, Squales, se fait sur trois stations. De plus, l’entreprise a un programme pour changer ses trains puisque c’est leur freinage qui provoque beaucoup de particules. Les études sanitaires sur ses salariés ne montrent pas de surmortalité par rapport au reste de la population.

La CFDT demande la mise en place d'alternatives

La CFDT estime cependant que les choses ne vont pas assez vite alors que des solutions existent pour réduire la pollution dans les tunnels. "La régie des transports de Marseille a joué le jeu en changeant les trains de travaux et en mettant des prises pour que l’on ait des nettoyeurs haute pression électriques plutôt que des groupes électrogènes au diesel", explique Patrick Rossi, ancien conducteur de métro à Marseille.

Selon les réseaux de surveillance de l’air des tunnels, les taux de particules peuvent monter à 300 voire 400 microgrammes/m³ aux heures de pointe mais aussi jusqu’à 1 500 microgrammes/ m3 en cas de travaux nocturnes avec des trains au diesel. Le syndicat espère que cette fois la justice pourra faire évoluer la règlementation afin qu’elle soit plus protectrice des salariés.

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