Gard : neuf cas de cancers rares détectés dans la région de Salindres, berceau de l'aluminium et de la chimie
Cinq femmes et quatre hommes ont été atteints de glioblastomes, des tumeurs rares détectées généralement autour de 65 ans et auxquelles les patients ne survivent en moyenne pas plus d'un an.
Si le nombre de cas est faible, le taux d'incidence est trois fois supérieur à la moyenne départementale. Neuf cas de glioblastomes, des tumeurs primitives malignes et rares du système nerveux central, ont été recensés entre 2006 et 2015 dans la région de Salindres (Gard), berceau de l'aluminium et de la chimie depuis le XIXe siècle, selon une étude de Santé Publique France rendue publique mardi 4 février.
Parmi les cinq femmes et quatre hommes touchés dans les communes de Salindres et Rousson, huit sont morts. Cela "justifie la mise en place d'une investigation environnementale préliminaire et de la poursuite de la surveillance sanitaire", selon l'agence sanitaire. La plateforme de chimie de Salindres, classée Seveso seuil haut, suscite localement de vives inquiétudes sanitaires et environnementales depuis des décennies.
"Un excès de cas"
Lors d'une conférence de presse à Nîmes, Pierre Ricordeau, directeur général de l'Agence régionale de santé (ARS) d'Occitanie, et Didier Lauga, préfet du Gard, ont assuré vouloir informer la population avec une "transparence complète". "On n'a pas de certitude [sur les causes] mais on a un excès de cas", a souligné Pierre Ricordeau. "Il va falloir que Santé publique France actualise ses données de 2015 à 2019, c'est la priorité absolue pour nous", a ajouté Didier Lauga.
"L'interrogation des patients et des familles sur le pourquoi et le comment est toujours forte sur des tumeurs rares", a relevé Luc Bauchet, neurochirurgien au CHU de Montpellier, ajoutant que les glioblastomes étaient des "maladies graves" détectées généralement autour de 65 ans et auxquelles les patients ne survivaient en moyenne pas plus d'un an.
"Les rayonnements ionisants sont les seuls facteurs de risques avérés des glioblastomes", souligne le neurochirurgien, précisant que la communauté scientifique s'interroge également sur l'incidence des champs électro-magnétiques ou des pesticides.
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