Dans une tribune, mille scientifiques appellent à la désobéissance civile face à l'urgence climatique
Dans "Le Monde", les scientifiques, issus de diverses disciplines, dénoncent l'inaction des gouvernements.
Ils sont océanographes, biologistes, climatologues, sociologues, astrophysiciens, agronomes, économistes, psychologues... Jeudi 20 février, mille scientifiques issues de diverses disciplines ont signé une tribune, publiée dans Le Monde, pour dénoncer "l'inertie" des gouvernements face à l'urgence climatique.
"Depuis des décennies, les gouvernements successifs ont été incapables de mettre en place des actions fortes et rapides pour faire face à la crise climatique et environnementale dont l'urgence croît tous les jours. Cette inertie ne peut plus être tolérée", écrivent-ils, pointant que "les catastrophes [environnementales] se déroulent sous nos yeux." Une situation alarmante, d'autant plus que "l'objectif de limiter le réchauffement sous les +1,5 °C est désormais hors d'atteinte, à moins de diminuer les émissions mondiales de 7,6% par an, alors qu'elles ont augmenté de 1,5% par an au cours des dix dernières années."
Une croissance "en contradiction" avec la lutte contre le changement climatique
"Notre gouvernement se rend complice de cette situation en négligeant le principe de précaution et en ne reconnaissant pas qu'une croissance infinie sur une planète aux ressources finies est tout simplement une impasse", poursuivent les signataires. Ces objectifs de croissance sont, estiment-ils, en "contradiction totale avec le changement radical de modèle économique et productif qu'il est indispensable d'engager sans délai." Et de dénoncer, "l'inconséquence et l'hypocrisie de politiques qui voudraient d'un côté imposer la sobriété aux citoyens tout en promouvant de l'autre un consumérisme débridé et un libéralisme économique inégalitaire et prédateur."
Ainsi, les signataires appellent "à participer aux actions de désobéissance civile menées par les mouvements écologistes", citant les Amis de la Terre, Attac, Confédération paysanne, Greenpeace, Action non-violente COP21, Extinction Rebellion ou encore Youth for Climate. Et d'inviter "tous les citoyens (...) à se mobiliser pour exiger des actes de la part de nos dirigeants politiques et pour changer le système par le bas dès aujourd'hui", de façon à dégager "des marges de manœuvre (...) pour faire sauter les verrous et développer des alternatives."
Interpellant les dirigeants politiques, la tribune exhorte "l'exécutif et le Parlement à faire passer les enjeux environnementaux avant les intérêts privés en appliquant de manière ambitieuse les propositions issues de la Convention citoyenne pour le climat et en prolongeant son mandat pour lui donner un pouvoir de suivi de leur mise en œuvre."
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