Ardennes : la Fédération de pêche porte plainte contre Nestlé pour pollution après la mort de milliers de poissons
Détectée dans la nuit de dimanche à lundi à 50 km de Reims, la pollution de la rivière "a entrainé une très forte mortalité piscicole en raison de la diminution de la teneur en oxygène dans l'eau", a indiqué la préfecture des Ardennes dans un communiqué.
Le président de la Fédération de pêche des Ardennes a annoncé avoir porté plainte contre Nestlé, mercredi 11 août, après la pollution de l'Aisne qui a entraîné la mort de milliers de poissons. "Nous venons de porter plainte contre Nestlé France pour pollution et infraction à l'article 432.2 du Code de l'Environnement", a déclaré Michel Adam, président de la Fédération de pêche des Ardennes, qui estime que le préjudice s'élève à "plusieurs milliers d'euros".
"Tout est mort sur une portion de sept km et 30 mètres de large", a-t-il déploré. "On a déjà récupéré trois tonnes de poissons morts. Mais il y en a encore, 14 espèces ont été touchées dont des espèces protégées comme l'anguille ou la lamproie". "Cela fait 40 ans que je suis à la fédération, je n'ai jamais vu une pollution de cette ampleur...", a-t-il aussi regretté.
Nestlé reconnaît un "débordement ponctuel et involontaire d'effluents de boues biologiques"
Détectée dans la nuit de dimanche à lundi à hauteur de Challerange, à 50 km de Reims, la pollution de la rivière "a entrainé une très forte mortalité piscicole en raison de la diminution de la teneur en oxygène dans l'eau", a indiqué la préfecture des Ardennes dans un communiqué.
Interrogée, l'usine Nestlé de Challerange, qui fabrique du lait en poudre, a confirmé un "débordement ponctuel et involontaire d'effluents de boues biologiques, sans présence de produits chimiques" de sa station d'épuration dimanche soir.
"Dès connaissance du signalement dimanche à 23 heures, nous avons immédiatement stoppé la production et mis un terme au déversement", a déclaré dans un communiqué son directeur, Tony do Rio."Ce déversement a été ponctuel sur une durée inférieure à trois heures dimanche soir", a-t-il ajouté, précisant que l'activité de l'usine avait été "arrêtée pour quelques jours", a-t-il précisé.
Depuis mardi, des pêcheurs bénévoles et des sapeurs-pompiers "procèdent à l'enlèvement des poissons et à leur évacuation", a indiqué la préfecture et "un barrage a été installé pour contenir la propagation de la pollution". Des analyses sont en cours notamment pour déterminer d'éventuelles pollutions chimique et/ou bactériologiques.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.