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Algues vertes : un "résultat tout à fait insuffisant" après dix ans de lutte, regrettent agriculteurs et élus bretons

Magistrats de la Cour des comptes et acteurs locaux se sont rencontrés mardi à Saint-Michel-en-Grève (Côtes d'Armor) pour rendre un même constat à propos de la lutte contre les algues vertes qui prolifèrent depuis dix ans en Bretagne : il faut mettre davantage de moyens.

Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Breizh Izel
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Marée verte dans la baie de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor). (BAPTISTE ROMAN / HANS LUCAS)

Depuis 2011, les plans publics de lutte contre la prolifération des algues vertes n'ont eu qu'un impact limité. C'est le constat dressé par la Cour des comptes dans son rapport d'évaluation publié vendredi 2 juillet. Lors d'une rencontre suivie par France Bleu Breizh Izel, les magistrats de la juridiction financière ont exposé mardi 20 juillet, leurs conclusions aux élus et aux agriculteurs bretons, qui demandent beaucoup plus d'argent.

109 millions d'euros en dix ans

"Il y a eu une légère baisse des échouages sur les sites sableux, analyse Sophie Bergogne, présidente de la chambre régionale des comptes de Bretagne. En revanche, les échouages d'algues vertes se sont développées sur les vasières, donc pour le moment on constate un résultat tout à fait insuffisant."

Les magistrats pointent un manque de moyens mis sur la table. La lutte contre les algues vertes a coûté 109 millions d'euros depuis 2011. Il faut multiplier le budget par cinq pour atteindre les aides annuelles de la politique agricole commune (PAC) en Bretagne.

"109 millions, certains trouvent que c'est beaucoup moi je trouve que ce n'est rien par rapport à l'enjeu, clame Joël Le Jeune, président de Lannion Trégor Communauté. Si on veut changer la façon de travailler de l'agriculture en général, la façon de produire, il faudra mettre effectivement beaucoup d'argent." À la Chambre d'agriculture des Côtes d'Armor, on souligne les efforts accomplis par les exploitants, malgré le manque de moyens financiers.

"80% d'agriculteurs qui sont d'accord pour évoluer dans leurs pratiques, ce n'est pas rien."

Edwige Kerboriou, vice-présidente de la Chambre d'agriculture des Côtes d'Armor

à France Bleu Breizh Izel

Pour aller plus loin contre les marées vertes en Bretagne, l'établissement public fait le même constat que les élus locaux et la Cour des comptes. "Il faudra des aides directes, il faut mettre des moyens en face." De l'argent et de la patience, en somme. Il faut en moyenne attendre cinq à huit ans pour analyser les résultats d'une politique contre la pollution liée aux algues vertes.

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