Quand les médecins scolaires manquent à l'appel
Quarante-neuf médecins scolaires devraient exercer en Seine-Saint-Denis. Mais seulement vingt-sept postes sont pourvus. Les salaires sont trop bas, le métier peu valorisé, le travail en équipe inexistant. Aujourd'hui, cette profession n'attire plus.
Chantal Sylvain est l'un des rares médecins scolaires du département et elle aime son métier. Elle a beau être retraitée, à 73 ans, elle continue de travailler trois jours par semaine à la Courneuve. Mais son emploi du temps est surchargé et la prévention n'est plus son coeur de métier. Impossible par exemple de réaliser les visites médicales des enfants de 6 ans, pourtant obligatoires. Cet examen permettrait pourtant de dépister chez les plus jeunes les premiers troubles de la vision, de l'audition ou du développement.
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Un rapport publié en octobre 2017 par l'Académie Nationale de Médecine confirme la tendance. En 2015 en effet, 57% des élèves seulement ont bénéficié d'un examen de santé à l'école. "La médecine scolaire est en pleine décroissance et si on ne fait rien, dans dix ans, elle sera en extinction…", précise Pierre Bégué, auteur du rapport.
En novembre dernier, le ministère de la Santé et de l'Education nationale affirmaient vouloir renforcer la prévention médicale chez les enfants de 0 à 6 ans. Un bel objectif… mais comment faire avec 1.000 médecins scolaires pour douze millions d'élèves ?
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