"Il y a une forme d'hypocrisie" concernant la procréation médicalement assistée en France
Le Comité Consultatif National d’Éthique vient de se prononcer en faveur de la PMA pour tous. Brut a interrogé une femme qui a eu recours procréation médicalement assistée en Espagne.
"Il y a une forme d'hypocrisie parce que l’on sait que des tas de gens franchissent la frontière pour ça", déplore Laurence Allard, mère de famille qui a eu recours à la PMA en Espagne. Aujourd’hui en France, les femmes célibataires et les couples de femmes homosexuelles n’ont pas le droit à la PMA. Il n’y a pas que l’Espagne qui propose ces services, il y a aussi la Belgique, le Danemark, la Finlande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède.
Les pays limitrophes où la PMA est légale, comme la Belgique et l’Espagne, sont très prisés par les français. "Dans son site Internet, sa communication, d’abord tout est en français, très bien, très accessible. La moitié du personnel parle français, la moitié de leurs patients sont français. Quand je dis patient, c’est pas uniquement des femmes lesbiennes, c’est de couples hétérosexuels également", explique-t-elle. En Espagne, la PMA rapporte beaucoup, le chiffre d'affaire en 2014 s'élevait à 365 millions d'euros.
Là tu peux mettre le chiffre d’affaire de la PMA en Espagne: 365 millions d’euros en 2014.
Avant de se lancer, Laurence Allard a hésité plusieurs années. "J’allais peut-être avoir un enfant dans un pays où sa situation n’est pas claire", indique-t-elle.
Bientôt la PMA en France ?
Pour Laurence Allard, si la PMA n’est pas encore autorisée en France, c’est avant tout une question culturelle : "les parents ce sont ceux qui ont donné la vie biologiquement", explique-t-elle.
Pourtant, les choses pourraient changer. Le Comité Consultatif National d’Éthique vient de se prononcer en faveur de l’ouverture de la PMA pour tous.
De son côté, Emmanuel Macron a annoncé y être favorable.
"Le fait de devenir légal, ça peut aider à ce que ça devienne entre guillemets, normal. C’est pas tellement de vouloir faire comme tout le monde, c’est juste d’être accepté comme les autres", conclut Laurence Allard.
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