Enfants stars sur YouTube : la justice saisie pour "travail illégal"
Les enfants mis en scène dans des vidéos sur Youtube préoccupent l'Observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique (Open). L'association a envoyé ce mercredi 23 mai des courriers pour demander à la justice de se saisir de la question.
L'Observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique (Open) a envoyé mercredi 23 mai plusieurs courriers pour demander à la justice de se saisir de la question des enfants mis en scène dans des vidéos de plus en plus fréquentes sur YouTube, où ces derniers déballent des cadeaux, a appris franceinfo auprès de l'association, confirmant une information de LCI.
Les chaînes YouTube qui mettent en scène des enfants présentant leurs jouets après les avoir déballés, un phénomène venu des Etats-Unis, se multiplient en France depuis plusieurs mois et cumulent parfois plusieurs millions de vues.
Une activité parfois très lucrative
Or, selon l'association Open, cette activité lucrative - certaines chaînes pouvant rapporter jusqu'à plusieurs dizaines de milliers d'euros par mois aux parents - n'est pas assez encadrée par la loi et peut nuire à l'équilibre des enfants qui sont "exploités et manipulés par leurs parents".
"Avec ces vidéos d'Unboxing [le déballage, en anglais], on a des enfants qui sont manipulés par leurs parents à des fins lucratives. Les chiffres d'affaires sont phénoménaux, ça n'est clairement pas qu'une activité de loisirs"
Thomas Rohmer, président de l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique.
L'association Open souhaite que les enfants bénéficient du statut d'enfant du spectacle, un statut très protecteur qui s'applique en France aux secteurs du cinéma, de la publicité, de la chanson, mais pas à internet. "Cela permettrait aux enfants d'avoir des conditions de tournage adaptées à leur âge et de toucher les revenus qui leur sont dus".
Le Conseil national de protection de l'enfance saisi
Selon Open, certaines de ces chaînes YouTube qui multiplient les vidéos de ce type nuisent en effet à la vie sociale des enfants, les privant d'autres activités de loisirs.
Dans un premier temps, l'association a donc adressé, mercredi, deux premières lettres à deux parquets différents, en "demandant aux procureurs de se saisir et de qualifier les faits". Parallèlement, le Conseil national de protection de l'enfance (CNPE), une instance rattachée au Premier ministre, a été saisi.
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