Cancer de l'enfant : les espoirs du diagnostic moléculaire
La chirurgie, les chimiothérapies ou les radiothérapies permettent de guérir 80% des cancers pédiatriques. Des leucémies, des tumeurs cérébrales, ou des lymphomes pour la plupart. Mais 20% des enfants atteints de cancers souffrent de formes rares et complexes, difficiles à traiter.
Pour les soigner, de nouveaux outils de diagnostic existent : les "portraits moléculaires", une analyse du génome qui permet de mieux identifier la spécificité des tumeurs. Elle décrypte précisément au sein des chromosomes toutes les anomalies moléculaires, gène par gène. Une fois le profil de chaque cellule cancéreuse identifié, les traitements peuvent être adaptés.
"Prenons l'exemple d'un méduloblastome. Parfois, il s'agit d'une anomalie simple. Il a simplement perdu un chromosome et la tumeur sera de bon pronostic. Mais sur un autre méduloblastome, les altérations peuvent être nombreuses, avec un gène de cancer qui est recopié un très grand nombre de fois dans la cellule, plus d'une centaine de fois. Il est donc associé à un très mauvais pronostic donc il va falloir opter pour une intensification thérapeutique", explique Gaëlle Pierron, chercheuse à l'Unité de génétique somatique de l'Institut Curie.
Une avancée, car chez les enfants souffrant d'un même type de cancer, les cellules qui composent la tumeur peuvent être extrêmement différentes. Les anciennes techniques d'identification génétique ne permettaient pas toujours de bien comprendre leur spécificité.
Le diagnostic moléculaire a aussi permis de mettre au jour des anomalies strictement identiques entre des tumeurs du cerveau pédiatriques et des cancers de la peau chez l'adulte par exemple. Depuis quelques mois, 180 enfants ont ainsi déjà bénéficié d'un transfert de traitement dans le cadre d'un essai thérapeutique.
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