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Boissons végétales : de faux laits mais de vrais dangers pour les bébés !

La filière laitière française, qui s'appuie sur l’Anses, tire la sonnette d’alarme : une boisson végétale ne peut pas se substituer à du lait, en particulier pour les nourrissons. En cause, ses faibles apports nutritionnels.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Les boissons végétales peuvent avoir des conséquences graves sur les organismes en pleine croissance.

"Un Français sur deux pense – à tort – que les boissons ou desserts végétaux apportent les mêmes nutriments que le lait", affirme le Comité interprofessionnel de l'économie laitière (Cniel), qui a publié un communiqué le 12 juin. Pire encore : un Français sur cinq déclare que les boissons végétales répondent aux besoins des bébés", d’après le Cniel. Des croyances infondées : les boissons d’origine végétale – comme le lait de soja ou d’amande – sont pauvres en calcium, en protéines, et ne contiennent pas de vitamines B12, à l’inverse du lait.

Les jus végétaux ne couvrent que 2% des apports nutritionnels des bébés

De fait, il est particulièrement dangereux de nourrir les bébés avec des boissons végétales. "La première année est la plus importante en termes de développement. Les laits de suite, que les bébés prennent entre 4 et 12 mois, couvrent 70% de leurs apports et sont soumis à une réglementation stricte. Si on les remplace par des jus végétaux, ce ne sont plus 70% des apports qui sont couverts, mais environ 2% !", note le Dr Laurence Plumey, médecin nutritionniste et auteur de Sucre, gras et sel, Ce que contiennent vraiment vos aliments ! (Eyrolles).

Un constat partagé par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), qui estime que les boissons végétales "peuvent avoir des conséquences graves sur des organismes en pleine croissance". Parmi elles, des situations de malnutrition, des retards de croissance ou des troubles ioniques.

 

Alimentation des nourrissons : les laits végétaux sont à proscrire. Sujet diffusé le 14 mars 2013.

Les mots ont donc leur importance, et la Cniel s’attarde particulièrement sur la dénomination des boissons végétales, trop souvent appelées "laits", en dépit des réglementations. Le 14 juin 2017 en effet, la Cour de Justice européenne a interdit l’utilisation des dénominations "lait" et "fromage" pour la majorité des produits d’origine végétale. "Il ne faut plus utiliser ce terme. Ce sont des jus ! Associer les boissons végétales au lait fait penser, à tort, qu’elles ont les mêmes vertus nutritives", résume le Dr Plumey.

Pour autant, malgré ce cri d’alarme de la filière laitière, la nutritionniste relativise l'importance de la consommation de jus végétaux chez les Français. Car ceux-ci restent de gros consommateurs de lait : 63% d’entre eux en boivent régulièrement, d'après une enquête du Cniel publiée en 2017. "On a l’impression que la mode des boissons végétales est importante, mais elle ne l’est pas tant que ça. Ses promoteurs s’expriment beaucoup, c’est tout", conclut le Dr Plumey.

Note :

Jusqu’à 6 mois, un bébé a besoin des apports du lait maternel ou d’une préparation équivalente, le lait maternisé. Passés les 6 mois et jusqu’à un an, le bébé boit une préparation de suite. A partir d’un an, il boit du lait de croissance. Ces préparations sont faites à base de laits de vache ou de chèvre, modifiés de manière à ce qu’ils restent très proches du lait maternel.

Attention, ce n’est pas du lait animal pur : celui-ci ne peut-être introduit dans l’alimentation du bébé qu’après un an. Il existe par ailleurs des jus végétaux maternisés, modifiés pour couvrir les apports nutritionnels des bébés après (et seulement après) un an. Il faut donc bien vérifier que la boisson végétale est maternisée, et ne pas la donner avant 12 mois.

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