Eau contaminée à l'E. coli à Châteauroux : il faut prendre "des précautions" mais "pas de psychose", tempère un infectiologue
La bactérie Escherichia coli est mise en cause dans plusieurs cas de contaminations ces derniers jours notamment dans le nord de Châteauroux où la consommation de l'eau du robinet est interdite depuis vendredi.
"Pas de psychose", a expliqué l'infectiologue Jean-Paul Stahl sur franceinfo, à propos de l'interdiction, depuis vendredi 17 juin jusqu'au moins le dimanche 19 juin à 18 heures, de consommer l'eau du robinet dans le nord de la vile de Châteauroux après une contamination par la bactérie Escherichia coli. "Il y a une myriade d'Escherichia coli différentes qui sont plus ou moins porteuses de virulence donc de pouvoir pathogène chez l'humain", explique le professeur émérite à l’université de Grenoble.
>> Eau contaminée à Châteauroux : trois questions sur la pollution à la bactérie E. Coli
La bactérie Escherichia coli est mise en cause dans plusieurs cas de contaminations ces derniers jours. Dans le nord de Châteauroux, dans l'Indre, et dans la Manche. La baignade est interdite aux plages de La Hague et de Sainte-Mère-Eglise, là aussi en raison de la présence de cette bactérie dans l'eau.
franceinfo : D'où provient cette bactérie ?
Jean-Paul Stahl : Le réservoir d'Escherichia coli, c'est l'intestin des humains et des animaux. L'intestin humain contient des milliards et des milliards de bactéries. Il y a donc une contamination fécale du système d'approvisionnement en eau, ce qui suppose de prendre des précautions de bon sens.
D'ailleurs, dans le cas des plages manchoises, le fait qu'il y ait des entérocoques est le signe qu'il y a un problème de contamination fécale des eaux. Alors pour la plage ce n'est pas le système d'adduction d'eau potable comme à Châteauroux qui est en cause, mais c'est plutôt les égouts. Il y a sans doute un problème à ce niveau-là.
Il ne faut pas boire l'eau contaminée, ni même laver les nourrissons avec, mais faut-il s'inquiéter de ces contaminations répétées ?
Surtout, pas de psychose. Il y a une myriade d'Escherichia coli différentes qui sont plus ou moins porteuses de virulence donc de pouvoir pathogène chez l'humain. Ces contaminations méritent qu'on prenne des précautions mais l'E. coli, c'est son surnom, n'est que le symptôme d'un problème technique, ce n'est pas en soi une catastrophe.
Et pourtant, cette bactérie retrouvée dans plusieurs gammes de pizzas Buitoni a entraîné la mort de deux jeunes enfants.
C'est différent. Les risques dont on a parlé récemment c'était une bactérie Escherichia coli très particulière, qui héberge des facteurs de virulence extrêmement importants. Là, à Châteauroux et dans la Manche, on ne parle pas du tout de la même chose. Ce n'est que le témoin d'un dysfonctionnement technique, même s'il peut y avoir des personnes avec des symptômes, du sang dans les selles par exemple, et dans ces cas-là il faut consulter un médecin.
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