: Vidéo Tabac : "les cigarretiers s’entendent pour maintenir leurs profits et jouent contre la santé publique" selon Pierre Kopp
Invité de Jean-Paul Chapel dans « :L’éco » lundi 2 janvier, Pierre Kopp, économiste spécialiste du tabac, réagit suite à l’obligation de vente des paquets neutres à compter de 2017.
"Si vous voulez faire en sorte que les gens diminuent leur consommation il faut qu’ils aient la certitude qu'il faut arrêter de fumer aujourd’hui. Parce que le prix va continuer d’augmenter" c’est Pierre Kopp, économiste spécialiste du tabac, qui l’affirme lundi 2 janvier dans « :L’éco ».
Il poursuit : "les cigarettiers sont censés ne pas se coordonner puisqu’il y a des lois contre les cartels. Mais par une sorte de miracle, chaque année, aux centimes près, chaque cigarettier augmente sa marque. L’entente n’est pas encore trouvée, elle semble manifeste. Mais surtout ce qui est important c’est que ses effets jouent contre la santé publique. Les industriels du tabac s’entendent pour maintenir leurs profits et faire en sorte que la consommation ne diminue pas en jouant sur les prix. Ce sont quelques dizaines de milliards de bénéfices : c’est un secteur qui fonctionne très bien je vous rassure !"
"Le tabac est une perte pour l'Etat"
En réponse à la Question qui fâche concernant les bénéfices empochés par l’Etat grâce à la vente du tabac, Pierre Kopp réplique : "dans un pantalon il y a deux poches : il y a l’argent qui sort du fait des taxes et puis il y a 25 milliards qui sort par l’autre poche. Donc les dépenses publiques consacrées aux dépenses du tabac sont supérieures aux rentrées : le tabac est une perte pour la collectivité et une perte pour l’Etat. Ça coûte beaucoup plus cher que ça ne rapporte à l’Etat. Sans parler des vies, des maladies, des troubles que ça engendre."
Au cœur des programmes politiques des prétendants à l’Elysée en 2017, la dépénalisation du cannabis fait polémique : "c’est déjà une excellente chose que le débat soit ouvert et qu’on puisse en discuter sans aprioris idéologiques violents. Aujourd’hui la régulation du marché est faîtes par des organisations criminelles, personnellement je préférerais que ce soit l’Etat. La légalisation ne permettrait non pas de se défoncer matin, midi, et soir, évidemment mais permettrait de taxer le cannabis, de faire en sorte que de l’argent entre pour faire de la prévention et des soins."
Comme à son habitude, Jean-Paul Chapel termine l’interview par la chanson préférée de l’invité. Pierre Kopp a choisi Time is on my side, de The Rolling Stones. Il justifie ce choix : "pour un avocat c’est de circonstances, à la fin on va gagner quoi !".
":L'éco" vous donne rendez-vous du lundi au jeudi à 9h20 sur Franceinfo.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.