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La politique antitabac trop coûteuse et pas assez efficace, selon la Cour des comptes

La France n'a pas franchement réussi à réduire le nombre de ses fumeurs. Selon un rapport assez explosif présenté jeudi matin par la Cour des comptes, la politique antitabac ne serait pas à la hauteur des dégâts sanitaires et financiers causés par le tabagisme. Le texte dénonce une mobilisation des moyens trop importante pour soutenir les buralistes et trop faibles pour les actions de prévention.
Article rédigé par Mathias Kern
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Nathanaël Charbonnier Radio France)

La Cour des
comptes a rendu son verdict. La politique de lutte contre la cigarette serait quasiment
inefficace et coûterait bien trop cher. Le tabagisme ne cesse de progresser en France
en particulier chez les femmes, les jeunes et les personnes les plus pauvres.

"Les
risques liés au tabagisme constituent de très loin, avec 73.000 décès par an, soit
200 morts par jour, la première cause de mortalité évitable en France " (Didier Migaud, président de la Cour des comptes)

En soit, ces
chiffres ne sont pas une surprise. Mais selon le rapport, les moyens
financiers de communication sont dix fois moins importants contre le tabac que
pour la sécurité routière (4.000 morts par an). Pire, la prévention déjà mise en
place n'est pas à la hauteur : aide limitée pour l'arrêt du tabac, contrôles
et sanctions de l'interdiction de vente aux mineurs non respectés.

Plus d'aides aux buralistes qu'à la prévention

Le tabagisme est aussi un enjeu
financier majeur. La Cour estime que l'action de l'Etat doit être redéployée en
faveur de la prévention. Aujourd'hui, c'est tout l'inverse. 300 millions d'euros par an partent pour l'aide aux
buralistes, alors que "seulement quelques dizaines de millions d'euros au
tabac
" sont consacrés à prévenir les risques.

Le relèvement des prix paraît nécessaire

Concernant
le prix du paquet, le rapport recommande d'augmenter les prix de façon "suffisamment
marquée pour provoquer une baisse effective et durable de la consommation
".

La fiscalité
sur le tabac apporte près de 15 milliards d'euros par an, dont 11,5 milliards à
la Sécurité sociale mais "les bénéfices à long terme qui pourraient être
tirés d'une forte diminution de la consommation de tabac, même d'un strict point
de vue financier, dépassent largement la perte de fiscalité qui en résulterait
", constate le rapport.

> voir l'audition de Didier Migaud en vidéo 

 

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