Contenus sponsorisés, soirées avec des influenceurs... Une association dénonce les méthodes des géants de l'alcool pour inciter les jeunes à boire sur les réseaux sociaux

Face à la multiplication des contenus faisant la promotion de l'alcool sur les réseaux sociaux, l'association Addictions France demande son interdiction, selon un rapport que France Inter a pu consulter.
Article rédigé par franceinfo
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L'association Addictions France a recensé 11 300 publications sur les réseaux sociaux entre juin 2021 et janvier 2024. (JEAN-FRANÇOIS FREY / MAXPPP)

L'association Addictions France accuse les alcooliers d'inciter les jeunes à boire sur les réseaux sociaux, et demande l'interdiction du "marketing de l'alcool" en ligne, selon un rapport publié jeudi 26 septembre que révèle en exclusivité France Inter.

Entre juin 2021 et janvier 2024, l'association a pu observer 11 300 publications sur les réseaux sociaux, majoritairement sur TikTok et Instagram. Près de 46 % de ces publications émanaient d'influenceurs et 802 marques d'alcool ont été identifiées. En tête du classement : Ricard, Heineken et Apérol. 

La plupart du temps, des contenus sponsorisés arrivent directement dans les publications des utilisateurs ou dans leurs stories sur Instagram. Les publicités sont travaillées, ce sont parfois des mini-films où l’alcool est toujours valorisé. Le but ? Cibler les jeunes aujourd’hui pour s’assurer plus de consommateurs pour demain, alors que 82 % des 15-25 ans voient des publicités sur de l’alcool toutes les semaines sur leur smartphone.

L'association prend l'exemple du gin Bombay Saphir. En plus de deux ans, 340 contenus ont été relevés par l'association. La marque a par exemple organisé une soirée huppée avec des influenceurs pour promouvoir son produit. Des "dizaines de contenus valorisant la consommation d'alcool" ont été publiés dans la foulée, regrette l'association, qui constate que 38 % des consommateurs de gin ont entre 18 et 35 ans.

L'alcool, deuxième cause de mortalité évitable

Un constat qui inquiète Addictions France alors que l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives révélait en janvier 2024 que près de 15% des élèves de 4e et 3e ont connu un épisode de "binge drinking" ("beuverie express") dans le mois précédent l’enquête. L'association rappelle que l’alcool est le premier facteur d’hospitalisation, la deuxième cause de mortalité évitable ainsi que le deuxième facteur de risque de cancer et de mortalité routière.

Si la loi Évin, qui limite la publicité de l'alcool, est censée s'appliquer en ligne, Addictions France estime qu'il est trop facile de la contourner aujourd'hui sur les réseaux sociaux. Elle réclame donc d'"interdire la promotion de l'alcool sur les réseaux sociaux".  

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