: Vidéo "J’ai embarqué avec les narcos" : "Complément d'enquête" a suivi la fabrication de la cocaïne au cœur de la jungle colombienne
Depuis quinze ans, le journaliste Thierry Gaytán enquête sur le trafic de cocaïne. Depuis la Colombie jusqu'à Paris, capitale européenne de sa consommation, le document rare qu'il a tourné vous fait découvrir, dans "Complément d'enquête" le 18 juin 2020, la nouvelle "route de la cocaïne". Première étape : les contreforts de la cordillère des Andes où elle est fabriquée – à grand renfort de produits surprenants.
Dans cet extrait d'un document exceptionnel de "Complément d'enquête" à voir le 18 juin 2020, nous nous trouvons sur le plus grand site de production de cocaïne au monde. Sur les contreforts de la cordillère des Andes, près de Medellìn, en Colombie, les plants de coca poussent à l'air libre, à côté des cultures de café et de cacao. Ces dernières permettent tout juste aux Colombiens de se nourrir, explique Pablo, 34 ans. Officiellement, il est agriculteur, mais comme presque tout le monde ici, c'est avec la cocaïne qu'il gagne sa vie.
Un sac de feuilles de coca d'une valeur de 10 euros
Nous le suivons jusqu'à une clairière, où il dissimule son petit "laboratoire". Ici, les hélicoptères de l'armée ne peuvent pas le repérer. L'agriculteur va se faire chimiste pour donner de la valeur à sa récolte de feuilles de coca : un sac de 10 euros en vaudra 800 quand elles auront été transformées en poudre blanche. Nous allons suivre une à une les étapes de la fabrication.
Ciment, essence, soude caustique...
D'abord, les feuilles de coca sont broyées finement à l'aide d'un outil de jardinage. Puis les cultivateurs les mélangent à une série de produits étonnants : du ciment pur, et ensuite de l'essence – pour faire ressortir les propriétés de la coca. Après avoir laissé reposer le mélange pendant deux heures, on verse de l'eau ainsi qu'un produit habituellement utilisé pour déboucher les lavabos ou les toilettes : de la soude caustique (elle sert à détruire les résidus d'essence et de ciment).
Le kilo de cocaïne obtenu vaut désormais 800 euros
Deux heures plus tard, le mélange est filtré. Pablo et ses ouvriers ne conserveront que le liquide, qui contient le principe actif de la coca, le reste partant à la poubelle. Touche finale : un doigt d'acide sulfurique, celui que l'on trouve dans les batteries des voitures. La base prend alors une couleur laiteuse. Après quelques heures d'évaporation, les cristaux sont prêts, il ne reste qu'à les broyer… Le kilo de cocaïne obtenu vaut désormais 800 euros. Mais il va falloir descendre le vendre au village. Pour la drogue, c'est le début d'un long voyage…
Extrait de "Medellín-Paris : j'ai embarqué avec les narcos", un document de "Complément d'enquête" à voir le 18 juin 2020.
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