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Le Pérou décrète l'état d'urgence à sa frontière avec la Colombie pour lutter contre le trafic de drogue

La zone déclarée en état d'urgence est la province amazonienne de Putumayo, un territoire que se disputent les trafiquants de drogue.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le Pérou a décrété, le 16 juillet 2018, l'état d'urgence à sa frontière avec la Colombie. (GOOGLE MAPS)

Le Pérou a décrété, lundi 16 juillet, un état d'urgence de 60 jours à sa frontière avec la Colombie, en raison de la présence de gangs de trafiquants de drogue et de dissidents de l'ancien groupe de guérilla des FARC. Le président Martín Vizcarra a affirmé que cette décision "est liée à des problèmes de sécurité dus à des incursions de citoyens colombiens". "Nous allons défendre notre souveraineté et notre territoire, nous allons utiliser le pouvoir de la force pour le faire", a-t-il ajouté.

La zone déclarée en état d'urgence est la province amazonienne de Putumayo, où coule le fleuve Putumayo, qui divise les territoires du Pérou et de la Colombie. Cette province appartient à la région de Loreto, la plus grande du territoire péruvien. Les trafiquants de drogue colombiens se disputent ce territoire, où la cocaïne fait l'objet d'un trafic vers les États-Unis ou l'Europe.

L'état d'urgence discuté avec la Colombie

Le président Vizcarra a déclaré que les forces armées péruviennes, "en coordination" avec leurs homologues colombiens, ont procédé à une "intervention" dans la région. "Plus de 50 personnes ont été arrêtées, la plupart d'entre elles étant des Colombiens qui se livrent au trafic de drogue", a-t-il indiqué.

Le ministre colombien de la Défense, Luis Carlos Villegas, a indiqué que la déclaration d'état d'urgence avait été discutée avec les autorités péruviennes il y a trois semaines. "La coopération avec le Pérou ne pourrait pas être meilleure, nous avons des dialogues permanents entre les autorités des deux pays", a-t-il souligné. Il a estimé que le Pérou, comme l'Équateur, était "menacé" par des groupes dissidents de l'ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et d'organisations criminelles liées au trafic de drogue.

L'ancien groupe, qui a tenté pendant un demi-siècle de s'emparer du pouvoir en Colombie, a déposé les armes dans le cadre d'un accord de paix signé fin 2016 et est devenu un parti politique de gauche sous le même acronyme et le nom de Force alternative révolutionnaire commune. Si la majorité des 7 000 guérilleros ont déposé les armes, des dissidents opèrent sans commandement unifié et disposent d'une force de 1 200 combattants répartis sur des territoires clés pour le trafic de drogue ou l'exploitation minière illégale.

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